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Corrections, défécation et Obi-Wan Kenobi (suite).

Publié le 03 décembre 2010 par Kevinades

Nous avons vu hier dans cet excellent article (Corrections, défécation et Obi-Wan Kenobi. ), que corriger un contrôle raté, ça craint. Mais corriger un contrôle réussi, ça peut aussi poser problème. La question est, pourquoi?

Je me mets à votre place chers lecteurs, et j'imagine que vous ne cernez pas bien la nature du problème. C'est bien normal.

Il faut savoir qu'une évaluation un peu trop réussie peut avoir trois causes:

- Origine a) L'apport de l'enseignant au sein de la classe a été extraordinaire, son charisme hors du commun allié à une pédagogie révolutionnaire sont à peine masqués par son travail de préparation titanesque. Là où il passe, les élèves comprennent.

- Origine b) Les élèves ont tous bossé comme des malades à la maison, réalisant avec une fulgurance quasi miraculeuse que l'école avait finalement une certaine importance. Se découvrant de manière aussi spontanée qu'inattendue qu'ils avaient des capacités intellectuelles hors du commun. Hahaha, je me gausse.

- Origine c) J'ai complètement foiré mon évaluation qui est d'une facilité déconcertante.

Vous comprenez maintenant qu'un minimum d'honnêteté intellectuelle m'oblige à cet instant précis de ma correction à accepter l'évidence et à choisir c). Mais bordel, comment ai-je pu en arriver là?

Vous ne voyez toujours pas où est le problème ? Vous vous dites que c'est bien de temps en temps de mettre de bonnes notes dans sa classe ? Mais bordel non! Une évaluation trop facile avec un 16 de moyenne veut tout simplement dire que vous avez mal construit ce p..... de contrôle, ou pire, que les notions abordées étaient déjà maîtrisées! Dans tous les cas, vous vous êtes déféqués dessus au sens pédagogique du terme. Et ça, ben ça pue...

Dix-sept copies donc, pour ceux qui suivent encore. Il en reste une petite dizaine. Tout espoir n'est heureusement pas perdu. Mathématiquement, tout reste possible. Les plus mauvais élèves de la classe ne sont pas encore passés... Avec un peu de chance, ils ont tous échoué et ma moyenne va chuter. Peut-être même vais-je réussir à coller un zéro, on peut toujours rêver !

Je reprends courage. D'autant plus que j'ai encore dans ma manche un joker. Ce joker, c'est Kevin.

Mon conseil aux collègues qui débutent : toujours se garder la copie de Kevin pour la fin. Parce que Kevin, c'est un peu le Obi Wan Kenobi de votre classe. À l'instar du vieil ermite de l'épisode 4, qui lui seul peut aider la princesse Leïa ; Kevin, quand vous êtes abattus par la réussite insolente de vos élèves, est votre seul espoir. Votre ultime recours.

Corrections, défécation et Obi-Wan Kenobi (suite).

Ah... Je vous vois d'ici petits vauriens, attirés par l'odeur du sang, en train de vous délecter à l'avance des kevinades ornant un tel devoir. Et vous avez bien raison. Mais un peu de respect malgré tout, car seul Kevin peut désormais me sauver en faisant plonger à lui tout seul la moyenne de la classe! Au moins mon échec s'en trouverait-il quelque peu amoindri... À moins que, non, je ne peux l'envisager... Si jamais... Non, c'est impossible, les probabilités sont quasi-nulles... Ce serait l'humiliation suprême ! Et si il l'avait réussie, cette évaluation maudite ? Quel moment insoutenable...

Mais comme il faut bien se lancer, je finis par regarder... Ouf, victoire, c'est un massacre ! Car fort heureusement Kevin est fiable, on peut compter sur lui. Avec lui, ça ne loupe jamais. Avec tous les bouleversements que connaît l'Education Nationale, il est rassurant de constater que corriger une copie de Kevin c'est toujours l'assurance d'une bonne marrade : Kevin adore faire ses multiplications avec les retenues de l'addition ; Kevin te souligne le verbe quand tu demandes le C.O.D. ; Kevin en géographie connaît très bien le tropique du concert ...

Alors très chers lecteurs, quoique je puisse dire sous le fragile couvert de l'anonymat que me confère ce blog, en dépit des méchancetés que je peux balancer sur mes Kevin, la vérité c'est que je les aime ! Je sais, c'est très bisounours, mais j'assume : j'aime mes Kevin parce qu'ils ont la médiocrité rassurante ; parce que c'est toujours dans leur copie qu'on trouve la petite perle amusante ; parce que c'est grâce à eux que parfois j'évite de me déféquer dessus pédagogiquement parlant. Punaise j'en ai presque la larme à l'œil !

Corrections, défécation et Obi-Wan Kenobi (suite).

Alors pour tout ça mon cher Kevin, merci ! Ne change rien !

PS: pour tous ceux qui s'inquiètent devant l'absence de kevinades dans certains posts, pas de panique ça va venir. Mais mon sotck de vraies bonnes kevinades n'est pas inépuisable. En gros je gère ce que j'ai en réserve quoi.


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