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Non nous ne sommes pas folles

Publié le 02 juin 2015 par Legraoully @LeGraoullyOff

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Depuis sa création en 2007 jamais notre webzine n’aura prêté le flanc à la moindre suspicion d’accointance avec l’extrême droite. Mieux, il peut se targuer de l’avoir toujours combattu avec force et détermination, faisant fi parfois des menaces proférées à l’époque sur ce site ordurier qu’est Fr*****Desou**** par des lecteurs qui s’étaient improvisés inspecteurs pour me débusquer.

Alors que les choses soient claires d’emblée : il ne s’agit pas ici de prendre la défense des personnalités frontistes attaquées par l’affiche de la Gay Pride de Metz. Bien au contraire : il nous apparaît plus que jamais indéfendable d’être tout à la fois homosexuel et frontiste car sur la question de l’homosexualité le FN n’a jamais donné d’autres gages que ceux de l’intolérance, du rejet et même de la violence.

Non, ce n’est pas la défense du maire d’Hayange ou d’Hénin Beaumont que nous voulons prendre ici mais celle des nombreux homosexuels que l’emploi du terme « folles » sur l’affiche concoctée par l’association messine Couleurs Gaies a choqué.

Je voudrais rappeler cette évidence émise par l’association SOS homophobie sur son site internet :

« Le mot pédé se retrouve dans de nombreuses expressions péjoratives (…) On trouve également de nombreux synonymes : fiotte, pédale, folle, lopette, tante, tata, tantouse, tafiole, tapette, tarlouze…

L’utilisation de ces expressions constitue une agression verbale homophobe.

Ces expressions sont souvent employées pour désigner des hommes jugés trop efféminés au goût du ou des agresseurs.

Pour mémoire, les insultes homophobes sont punies par la loi, et peuvent faire l’objet d’un dépôt de plainte. Pour plus d’information, consultez notre guide pratique contre l’homophobie. »

Comment donc accepter qu’on emploie ce terme contre la communauté gaie même de la part d’une association qui a pourtant fait preuve dans le passé d’une certaine efficacité dans la lutte contre les discriminations ?

En fait, cette affiche pose deux vraies questions : Couleurs Gaies ne sombre-t-elle pas petit à petit dans une dérive politicienne avec un certain mélange des genres entre certains de ses membres également proches de groupuscules politiques locaux ? La question est d’autant plus brûlante que depuis longtemps l’association s’est lancée dans une guerre ouverte avec la municipalité socialiste de Metz qui a également été la cible privilégiée du mouvement Basta aux municipales . Les communiqués de presse incendiaires se multiplient à l’encontre du conseil municipal jugé trop timoré sur les questions de la lutte contre l’homophobie.

La seconde question est de savoir si Couleurs gaies est encore représentative de la communauté LGBT messine ; et là la réponse semble plutôt négative tant de nombreux homosexuels messins se disent lassés de la mauvaise image que jette l’association sur toute une communauté. Des rumeurs évoqueraient même la création d’une nouvelle association.

En tout état de cause, les revendications de la communauté LGBT mériteraient mieux que des provocations inutiles qui attisent la haine.

Plut^t que de voir des folles partout, Couleurs gaies devraient se concentrer sur ce qui ne tourne pas rond en son sein. Ce serait un bon début.

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