Un point, c’est tout. n°19, 14/06/2015

Mise au point : Vous pensez peut-être que j’ai été vexé par le récent article de mon voisin de colonne Jon Sch sur les philosophes ? Ben pas du tout ! D’abord parce que je ne suis pas philosophe moi-même, je suis juste un pauvre couillon qui étudie la philosophie parce que ça l’intéresse ; et quand bien même il serait légitime de me qualifier de « philosophe » par raccourci, j’ai de toute façon l’habitude d’être vu par mes semblables comme un Vénusien, alors ce n’est pas une petite pichenette d’un collègue graoullien qui va me foutre par terre. De surcroît, Kant est loin d’être mon philosophe de chevet pour la bonne raison que, comme pour la plupart des philosophes allemands, à part Nietzsche dont l’approche est facilitée par son style lapidaire, sa pensée est très difficile à restituer dans une traduction française, et même les germanistes chevronnés ne sont pas en mesure d’en rendre toutes les subtilités. Et puis de toute façon, ce cher Jonathan peut taper sur B.-H.L. autant que ça lui chante, ça ne m’empêche pas de dormir, au contraire, d’autant que ce « Jean-Paul Sartre dévalué » (dixit Renaud) est philosophe comme je suis cascadeur !

Point sur les « i » : Non, décidément, je n’arrive pas à être indigné par l’usurpation du mot « républicain » par Sarkozy ; aux raisons déjà invoquées précédemment s’ajoute celle-ci : « Les Républicains », comme nom de parti, c’est ridicule ! Ça ne fait pas sérieux ! Ce genre de nom, c’est bon pour les groupuscules révolutionnaires, pas pour un parti de gouvernement ! C’est bien entendu l’habitude d’avoir des partis désignés par des acronymes qui me fait parler de la sorte, mais justement : on ne bouscule pas plus d’un siècle d’habitude du jour au lendemain ! Sarkozy devrait le savoir, que les Français n’aiment pas le changement ! Je ne serais pas étonné que ces derniers continuent à dire « UMP » par simplicité. Cela dit, pour revenir sur l’usurpation sarkozienne, elle n’est que la dernière d’une longue série dont les politiciens sont décidément coutumiers : rappelons pour mémoire que Le Pen a volé le mot « patriote » et que Valls a volé le mot « socialiste » !

Point jaune : Il paraît que dans la prochaine saison des Simpson, ce grand dadais d’Homer tombe amoureux de sa pharmacienne ; ça ne risque pas de m’arriver depuis que la mienne, de pharmacienne, m’a vendu un sirop pour la toux qui ne brillait pas par son efficacité ! Plus sérieusement, il était fatal que ça arrive : moi aussi, si j’étais marié avec une duègne revêche à l’affreuse voix éraillée et coiffée comme la fiancée de Frankenstein, je finirais par craquer pour une autre femme ! Vous ne me trouvez pas très charitable envers Marge ? Désolé, mais je dois bien avouer que je n’ai jamais aimé cette femme qui, quand j’étais petit, me rappelait ma propre mère dans ses plus mauvais moments (Maman, ne lis pas ça) et qui, si on l’écoutait, rendrait la vie plus insipide qu’un film de Duras ; je ne comprends même pas que certains trouvent « sexy » cette mémère qui a toujours représenté pour moi l’Amérique puritaine liberticide et castratrice : de toute façon, si une femme m’obligeait à aller à l’Église le dimanche, il vaudrait mieux rompre tout de suite avant que je ne mette à exécution l’envie de meurtre qui me viendrait rien qu’à l’idée d’entrer ne serait-ce qu’une fois dans une de ces usines à enconner que je ne fréquente que pour les enterrements !

Point de croix : À Brest, vendredi, c’était journée sans tabac, mais ce n’était pas journée sans connerie ! Bernadette Malgorn, que les Lorrains connaissent bien eux aussi, a réussi à faire péter les plombs à notre maire en soupçonnant un simple site de catéchisme musulman d’être un lieu d’embrigadement dans le djihad ! Certes, je pense bien sincèrement que toues les religions, sans exception, sont débiles, mais c’est justement ce qui me distingue de la mère Malgorn qui a l’air de juger que seule la religion musulmane est débile ! Imaginez qu’un musulman ose soupçonner publiquement une école catholique d’inculquer aux jeunes de partir en croisade contre l’Islam ou, plus simplement de prendre part aux « manifs pour tous » ! Vous voyez d’ici le scandale ? Mais là, non, les intégristes chrétiens, dont madame Malgorn est de toute évidence la tête de gondole dans mon vert pays, peuvent se permettre ce genre d’amalgame malsain sans qu’on les traîne en justice, ils ont pignon (ou plutôt pognon !) sur rue, ils représentent la « France éternelle », celle des bons bourgeois propres sur eux qui marchent sur les pieds des clodos et se donnent bon conscience en donnant des boutons de culotte à la quête du sacristain, ils ont tous les droits, ils ont 2.000 ans d’ancienneté et ne veulent laisser aucune place aux autres religions, surtout si elles viennent de pays où les gens sont un peu trop bronzés (rappelons pourtant que le christianisme est né en Palestine) ! Je me souviens que les Romains détestaient l’arrogance des chrétiens qui refusaient de devoir faire cohabiter leur dieu avec les autres dieux de l’empire : mauvaise nouvelle, ils n’ont pas changé depuis ! Mais de toute façon, qu’est-ce qu’on se ferait moins chier dans un monde sans religions ! Il parait qu’une religion aide certaines personnes à vivre : je vois surtout que ça pourrit énormément la vie des autres !

Point positif : Heureusement qu’il y a certaines nouvelles qui sauvent l’honneur de ma chère cité du Ponant. Non, je ne parle pas du possible accueil par Brest des épreuves de voile des jeux olympiques de 2024 (j’espère bien que ça ne se fera jamais !) mais bien de la jeune chanteuse Johanna Alanoix, cette lycéenne qui, tout en préparant son baccalauréat littéraire (rien que ça, ça me la rend sympathique), démarre sa carrière de chanteuse sur les chapeaux de roue en se qualifiant pour la finale du « Vocal Tour » après avoir mis le public parisien à genoux avec ses reprises de Rihanna et d’Amy Winehouse ! Vas-y, Johanna ! Grâce à toi la France connaîtra du pays de Brest autre chose que Miossec et Nolwenn Leroy !

Johanna vue par votre serviteur

Point final : Une dernière chose : si vous en avez marre de mes ratiocinations de vieil aigri, bonne nouvelle, dans quinze jours, vous ne le verrez plus car je pars en vacances le 28 juin. Un point, c’est tout.

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