Aujourd'hui, je ne râle pas.
Je ne conchie point.
Ni ne conspue.
Aujourd'hui, plutôt que de dégueuler une bile acide et indigeste telle un facehugger mortellement blessé (tape Facehugger dans Gogol, ami lecteur ignorant et inculte), je
préfère consacrer mon temps (précieux et rare, sache-le) à mon invité-surprise.
Oui.
Nous ne sommes plus seules au Nid Douillet.
Sache encore, ô lecteur, que mon hôte a eu la délicatesse d'apporter un cadeau à Poupon la Peste.
Oui, car mon hôte a reçu une éducation rigoureuse, presque victorienne.
La bienséance lui tient autant à coeur que la mal-pensance.
C'est pourquoi il a offert à ma fille des Pet Shops (tape Pet shops dans Gogol, ami lecteur décidément complètement à la ramasse, tu chies dans la colle?).
Et figure-toi que l'une de ces créatures en plastique (made in China par des petits enfants sous-payés et victimes de trafic d'organes), eh ben c'est une araignée.
Excitation maximale de ma fille en découvrant la bête.
Danse de Saint Guy.
Ricanements hystériques.
- OUAIIIIS! Une araignée! Gnêk gnêk gnêk! Elle va sucer le sang des humains!
Regard appuyé de notre invité vers ma pomme.
Insistant, le regard.
Chargé, même.
- Ouais. Ben c'est bien ta fille, y'a pas de doute.
Ami lecteur, QUI est donc ce mystérieux invité?
Le contrôleur fiscal de ma femme?
Le cousin au troisième degré de Tata Rachel, la belle-soeur de la cousine de ma mère?
Le clochard de la bouche de métro du quartier, venu utiliser les toilettes du Nid Douillet?
Un agent de la DST ayant perdu son chemin pendant une enquête confidentielle sur le trafic de Kronenbourg entre le Spar et le Monoprix du coin?
Parce que je suis, comme tu le sais, étonnamment magnanime et généreuse, je te laisse un indice.
Ne me remercie pas.
Baise-moi plutôt les pieds.