Point local : Le collège de Kerichen est menacé de fermeture, mais les citoyens de ma chère ville de Brest se mobilisent pour empêcher ça. Une assez vaine agitation, à mon humble envie ; non pas que je sois pessimiste au point de juger le combat perdu d’avance, mais honnêtement, que les collégiens ne foutent rien dans un collège ou dans un autre, je ne vois pas tellement la différence ! Sans compter que quand j’étais lycéen à Kerichen, les sales gosses du collège venaient régulièrement me jeter des cailloux ! Non, je n’affabule pas : ça m’aurait donc bien arrangé si le collège avait déjà été fermé à l’époque ! Honnêtement, la seule chose qui m’inquiète dans l’affaire, c’est le sort qui sera réservé aux enseignants ; leur vie est déjà une tartine de merde : eux qui ont étudié pendant des années avec l’espoir de devenir des gens respectés de leurs concitoyens et de partager leur passion avec des jeunes gens intéressants, ils se retrouvent à faire un boulot sous-payé qui tient plus du garde-chiourme que d’autre chose devant des jeunes glands gavés de télé et de jeux en ligne qui n’en ont rien cirer de ce qu’ils leur racontent, le tout en devant supporter le mépris souverain des parents d’élèves qui les considèrent, au mieux, comme des privilégiés ou, au pire, comme des tortionnaires tout juste bons à « traumatiser » leur petit chéri. Voilà qu’en plus, faute de risquer le chômage, ils risquent d’être mutés dans des bleds où leur travail sera encore plus dur comme la Seine-Saint-Denis, Mayotte, la Guyane ou la région PACA ! On renouerait ainsi avec une vieille coutume brestoise consistant à exporter les damnés de la terre sous des latitudes où la vie est un Enfer, coutume inaugurée en grande pompe en 1858 avec la fermeture du bagne de Brest, qui n’avait déjà rien d’un Paradis, mais dont les pensionnaires ont été transportés vers des horizons encore plus durs comme Cayenne ou Nouméa – cf. la chanson des Goristes « Brest est rougie de leur sang ».
Point local (bis) : Si je ne soutiens qu’à reculons les opposants à la fermeture du collège de Kerichen, il en va autrement pour les adversaires pour la construction d’un immeuble hideux qui tournera le dos à ma chère place Guérin ; non content d’être une verrue esthétique dont la monstruosité est à la hauteur du souverain mépris des seigneurs architectes pour les pue-la-sueur qui vont devoir habituer leurs merdes en béton, un tel bâtiment pourrait bien sonner le glas de l’esprit de la place voire même de tout le quartier Saint-Martin. Je ne donne pas deux mois aux éventuels occupants de cet immeuble pour protester parce que les joueurs de pétanque, les étudiants en riboule, les artistes de la foire aux croutes et tout ce qu’on peut soupçonner, de près ou de loin, de maintenir la vie dans le quartier, font trop de bruit après 22 heures et font peur à leurs marmailles trop nourries… Pour ma part, j’aime la tranquillité et je ne suis pas trop fêtard, mais je ne suis pas du genre à empêcher les gens de s’amuser comme ils l’entendent. N’allez pas vous imaginer que la Bretagne soit exempte de ce genre de mange-merde : rien qu’aujourd’hui, la noce à laquelle j’assistais ce week-end a essuyé les reproches d’un riverain du site, pourtant isolé et au bord de la mer, où se tenait la fête : il râlait parce qu’un des convives a tiré un feu d’artifice ! Bref, la ville de Brest considère visiblement comme sa poubelle le quartier qui est pourtant dépositaire de son identité et de sa culture populaire. Dommage…
Point brun : « Marine Le Pen est convoquée au tribunal pour provocation à la haine raciale » ; si les gens avaient encore les pieds sur terre dans ce pays, il y aurait une majorité de personnes pour juger qu’une telle phrase relève du pléonasme ! Malheureusement, il faudra plus que ça pour clouer le bec à ceux qui prétendent que Marine est différente de Jean-Marie : rien à dire quand cette antienne est reprise par des propagandistes zêlés comme Floriant « Goebbels » Philippot, mais quand elle vient de gens qui se disent démocrates, c’est déjà un peu plus exaspérant… Non, l’extrême-droite n’est pas plus respectable qu’avant, c’est la droite qui est plus odieuse qu’avant : avec tout ce qu’on a entendu pendant les années Sarkozy, à commencer par le maintien d’Hortefeux au ministère de l’intérieur malgré sa condamnation pour injure raciale, on n’est plus à ça près, et les horreurs que peuvent proférer les « néo-réacs » paraissent normales aux yeux chassieux des snobs et des veaux qui peuplent ce monde pourri ! Cela dit, Marine Le Pen n’a pas grand’ chose à craindre de la justice, comme l’atteste la relaxe de son copain Zemmour ! La justice a bien changé depuis 1945 ; mais je suis finalement presque content qu’Éric « Brasillach » Zemmour ait échappé à une condamnation car, au fond, c’était justement la condamnation, ce qu’il voulait ! Les néo-réacs collectionnent leurs condamnations comme les sales gosses collectionnent les punitions, c’est-à-dire avec la fierté du crétin qui n’a que l’indiscipline et l’agressivité pour exister : c’est tout juste si une telle condamnation, jadis infâmante, n’est pas aujourd’hui un titre de gloire dans ce monde de snobs et de veaux où l’on a assimilé sans broncher l’idée foireuse suivant laquelle le racisme et l’antisémitisme seraient le fait des esprits libres ! En tout cas, je ne sais pas si c’est ça qui a guidé la décision des juges, mais il ne fallait pas donner à Zemmour une occasion supplémentaire pour s’ériger en martyr de la liberté d’expression, ce qu’il n’aurait pas manqué de faire avec un aplomb d’autant plus insupportable que les VRAIS martyrs de la liberté, on sait comment ils finissent : quand un État ou un groupe terroriste (la différence entre les deux étant trop souvent minime) veut VRAIMENT faire taire les défenseurs de la liberté, il ne se contente pas de les traîner en justice et de prendre le risque de perdre, il les exécute purement et simplement, comme en ont fait la douloureuse expérience les résistants exécutés au mont Valérien (probablement des intellos-gauchos-bobos-bien-pensants aux yeux de Zemmour) ou les dessinateurs assassinés un certain 7 janvier… Je vous jure que si, un jour, Le Pen, Zemmour, Dieudonné, Soral et Ayoub subissent le même sort que Cabu, Wolinski, Charb, Tignous et Honoré, je ne lèverai pas le petit doigt pour eux et j’irai même chier sur leurs tombes !
Point blanc : Puisqu’on parle de Charlie Hebdo, vous avez sans doute appris le départ de Patrick Pelloux du journal ; bah, c’est son droit. Et puis entre nous, un urgentiste est plus utile aux malades à l’hôpital que dans un journal. Un point, c’est tout.
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