Maintenant que j'ai retrouvé le goût de lire, j'ai l'étrange sentiment de ne faire que cela. Ou bien ai-je repris un rythme normal ? Quand pendant plusieurs années je pouvais mettre 6 mois à parcourir 300 pages, je me débrouille de manière beaucoup plus rapide... Il faut dire que lorsque j'ai fait mes études de Lettres Modernes, je n'avais pas beaucoup le choix. Lire vite, c'était une nécessité. Mais lire vite était aussi lire bien, avoir assez de recul pour voir ce qu'il est utile de retenir. Quand tu te retrouves en amphi et que tu n'as le droit à aucun accès aux ressources du livre, tu as intérêt à avoir une bonne mémoire !
Après mes études, je crois que j'ai eu le cerveau fatigué. Alors maintenant que j'aime de nouveau lire... j'en profite ! Résolution 2016 : Prendre une carte d'abonnement à la médiathèque.
Je vous présente donc mes trois dernières lectures.
La Vérité sur l'Affaire Harry Quebert, de Joël Dicker
Je l'admets, j'ai empoigné ce roman posé dans la librairie à cause de sa couverture qui montre un tableau d'Edward Hopper. Je ne me doutais pas que la lecture confirmerait tant cette image : celle d'une petite ville américaine.
Je n'ai pas adoré La Vérité sur l'Affaire Harry Quebert.
L'écriture et l'intrigue est assez prenante pour me faire aller de page en page, mais je ne pense pas avoir pris un réel plaisir à le lire. La seule chose qui m'a fait tenir jusqu'au bout, était le pari avec moi-même pour savoir qui était le meurtrier. Je me suis trompée en beauté.
Je crois que le roman est trop long pour moi. L'histoire est bien ficelée, trop ficelée pour moi. Trop de coup de théâtre tue le coup de théâtre, comme dirait l'autre. Lorsqu'au bout de 600 pages, je me dis " punaise, tout ça pour ça ? ", cela devient frustrant. Surtout quand cet effet se renouvelle toutes les 50 pages qui suivent. Je pense attendre la version poche (ou mon abonnement à la bibli) pour lire Le livre des Baltimore.
Au début, je trouvais cet effet de livre sur le livre brillante. C'est un roman qui parle aussi du processus d'écriture, de la construction d'un roman. Malheureusement j'avais ensuite le sentiment d'une lourdeur supplémentaire.
> La Vérité sur l'Affaire Harry Quebert, Joël Dicker, 9,20 €
Seul sur Mars, d'Andy Weir
Ce bouquin a le mérite de m'avoir fait réviser le tableau des éléments, et de me rappeler quelques cours de physique-chimie. Vous avez sans doute vu la bande-annonce de l'adaptation cinématographique de Seul sur Mars. Je mourrai d'envie de filer directement dans une salle de cinéma. Mais il était hors de question que je le fasse avant d'avoir lu le livre dont le film de Ridley Scott est tiré. Pourquoi ? Parce qu'il avait l'air génial, et que je n'avais aucune envie de me gâcher le plaisir de savourer ce feuilleton de l'espace.
Je n'ai pas été déçue. Je suis plusieurs fois passée par plusieurs stades tels que : " il va mourir ", " il va crever comme une merde ", " il ne va peut-être pas mourir ", " mais c'est des grands malades ". Tout ceci sans aucune lassitude, c'était même le contraire.C'est passionnant, cela nous apprend beaucoup de choses sur la conquête spatiale, c'est drôle, c'est émouvant... bref, j'adore. Ce n'est pas du tout étonnant qu'on en ait fait un blockbuster. Je vous promets que c'est mieux que Transformers.
> Seul sur Mars, Andy Weir, 7,90 €
Le jour d'échecs, une bande dessinée de Thomas Humeau
Librement inspirée du roman de Stefan Zweig, le scénario de cette BD adapte habilement l'histoire pour une narration plus visuelle, et plus compréhensible. Le roman de Stefan Zweig ne dispose que de peu de personnages, et le bateau que prend le joueur d'échec n'est qu'une simple navette. Ici pour plus de consistance, nous nous trouvons sur un paquebot de luxe où le personnage féminin d'Emma accompagne le lecteur. C'est par ses yeux que nous découvrons l'histoire du joueur d'échecs.
Ceux qui connaissent la nouvelle de Stefan Zweig ne seront pas du tout déçus.
La BD va un peu plus loin que ce que dit la nouvelle. Elle va dans le sens de la folie du joueur d'échec. Comme si cette folie ne pouvait être étrangère à chaque grand joueur, qu'elle qu'en soit la forme. L'album commence d'ailleurs par la citation suivante :
Aucun grand maître n'a une personnalité normale. Ils se différencient seulement par leur type de folie
Viktor Korchnoi, grand maître international, vice champion du monde d'échecs de 1978 à 1984.
Cette idée est proche du film que j'ai vu au cinéma. Tobey McGuire y incarne le grand champion d'échecs Bobby Fisher dans son trajet vers la victoire historique contre Boris Spassky. Fisher devient alors paranoïaque, et obsédé par des théories du complot.
C'est brillant, mais cela ne donne sérieusement pas envie de jouer aux échecs.