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Un point c’est tout. n°34, 10/01/2016

Publié le 10 janvier 2016 par Legraoully @LeGraoullyOff

01-06-Un point, c'est tout.

Point festif : Les fêtes de fin d’année sont bel et bien derrière nous ; je ne sais pas ce qu’il en est pour vous, mais je reste toujours plus ou moins sur ma faim au sortir de cette période : à mon avis, on se fait toujours une telle montagne de ces fêtes que la réalité, inévitablement, est toujours plus ou moins décevante. On a beau dire, on a beau faire, les petites réjouissances de la vie quotidienne procurent toujours infiniment plus de satisfactions que ces festivités quasi-obligatoires…Bien sûr, il y aura toujours un petit malin qui se promettra de ne plus jamais tomber dans le piège des fêtes de fin d’année, mais c’est comme les vacances sur la Côte d’Azur : on jure à tous les coups que c’est la dernière fois, juré-promis, mais en un an, on a largement le temps d’oublier tous ses beaux serments, noyés par les avanies que l’on subit dans l’année et qui redonnent un coup de jeune à nos rêves de carton-pâte… Si Nietzsche avait connu les congés payés et la commercialisation des fêtes de Noël, il n’aurait pas trouvé d’exemple plus parfait pour le concept d’éternel retour !

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12-30-Voeux 2016

Point cathodique : Trouvé dans mes souliers à Noël : les DVD de De Caunes et Garcia ; depuis, je me les passe en boucle. Libre à vous de juge que j’ai des goûts de chiotte, mais c’est un vrai bonheur de revoir ces grands moments : Garcia déguisé en Claudia Schiffer et dansant comme une folle sur « Proud Mary » interprété par Bruel, le même en Sharon Stone se faisant à demi violer par la foule en délire à Cannes, Didier Lembrouille, toujours à Cannes, qui se fait jeter à l’eau, De Caunes en clown détruisant à la masse la célèbre table marbrée… Ça, c’était de la télé ! Tant pis si j’ai l’air ringard, mais pour moi, l’histoire de l’humour à la télévision s’est arrêtée au milieu des années 1990 : maintenant que De Greef a rejoint le paradis des producteurs imaginatifs, allez trouver des patrons de chaîne de télé qui auraient le courage de laisser s’exprimer des humoristes VRAIMENT barrés en lieu et place des Hanouna, Barthès, Kev Adams, Norman et autres têtes de con qui confondent les flatulences et les traits d’esprit ! Depuis la fin des meilleurs années de Canal+, à part Alexandre Astier, personne n’a réussi à innover en matière d’humour télévisuel ! Nostalgique, moi ? Non, exigeant, seulement !

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Point commémoratif : 7 janvier… Un an ! Un an déjà ! J’ai pleuré, mais alors vraiment pleuré, sans me forcer en repensant à ces heures tragiques ! Maintenant que j’ai bien pleuré, je peux me remettre à rouspéter ; d’abord contre la presse nationale : parmi tous ces éditorialistes, patrons de leurs propres journaux pour la plupart, qui étaient les premiers à dire combien la liberté de dérision en général les dessinateurs satiriques en particulier étaient indispensables à notre société démocratique, combien ont pris la peine d’embaucher un dessinateur en lui laissant carte blanche ? Ne cherchez pas : zéro ! Malgré toutes les belles paroles de ces scribouillards trop payés, la place du dessin d’actualité n’a pas cessé de se rétrécir comme peau de chagrin ! C’est trop facile de pleurer sur le cercueil de Charb alors qu’on aurait été le premier à le laisser crever ! Les artistes, il faut les aimer vivants ! Bon, au tour des gouvernants, maintenant : inviter Johnny Halliday à rendre hommages aux dessinateurs assassinés, alors que ces derniers le détestaient, est une faute de goût intolérable ! Johnny, le grand ami de Sarkozy ! Pourquoi pas Michel Sardou, tant qu’on y est ? Et puis qui peut croire un instant que Johnny était sincèrement affecté par la mort de Cabu ? Je suis prêt à parier qu’il était plutôt content d’être débarrassé de ces emmerdeurs ! Il participe aux commémorations parce qu’’on lui a dit que c’était bon pour son plan com’ ! Comment s’en étonner ? Toute sa carrière se résume à l’adoption servile de toutes les modes éphémères pour rester dans le coup à tout prix ! Johnny Halliday est une pute ! S’il est Charlie, alors moi, je suis Dick Rivers !

01-06-Je suis Charlie 01

02-15-Johnny

Point nécrologique : Michel Delpech m’a toujours laissé relativement indifférent : je ne le détestais pas, entendre ses chansons n’éveille pas en mois les envies de meurtre qui me prennent quand j’ai le malheur de subir Balavoine, Goldman, Jonasz, Lenormand, Bénabar, Aznavour, Nolwenn Leroy ou quelque autre tête de cul de la chanson française ; pour autant, je ne trouvais rien de transcendant à ses musiques et à sa voix. Mais autant les fans de Goldman me font l’effet de martiens, autant je comprends qu’on aime Delpech et je m’associe d’autant mieux à leur douleur que mourir à 69 ans est quand même assez moche, surtout pour quelqu’un qui essayait d’imaginer quelle tournure prendraient les choses à 73 ans… Allez, salut Michel et sans rancune. Un point, c’est tout.

01-10-Michel Delpech

08-20-Scie musicale

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