Point critique : Je baguenaudais dans une galerie marchande lorsque, passant devant la vitrine d’une boutique de lingerie, j’avisai une photo de Natalia Vodaniova en culotte et je pensai presqu’aussitôt « Et bien, ça ne s’arrange pas, la famine dans les pays de l’Est ! » Je pensais naïvement que l’engouement relatif dont ont bénéficié les filles rondes ces derniers temps mettrait fin aux mannequins squelettiques ; bien entendu, comme à chaque fois que j’imagine une amélioration arriver dans un domaine x ou y, je me plante, étonnez-vous que je sois pessimiste après ça. C’est quand même navrant d’ériger des personnes malades en idéal de beauté : chercher à leur ressembler est non seulement dangereux mais aussi totalement impossible étant donné que les photos sont retouchées jusqu’à plus soif ; voilà comment le monde de la mode flanque des complexes irraisonnés aux filles et formate les fantasmes des garçons. Et pourtant, qu’est-ce qui me prouve qu’elle vaut quelque chose au lit, la Vodaniova ? Rien ne dit que les maigres baisent mieux que les grosses, après tout !
Mauvais point : Quand je vais faire des caricatures dans les bars ou dans les foires, on me demande si j’ai fait les beaux-arts ; à chaque fois, l’honnêteté me force non seulement à répondre « non » mais aussi à ajouter que je m’en félicite : non pas que je pense que ceci accentue mon mérite de dessiner correctement, mais j’ose croire que suivre des études artistiques ne m’aurait pas apporté pas grand’ chose. Si vous saviez combien de fois j’ai découvert, en lisant la bio d’un grand dessinateur, qu’il n’a suivi aucune formation ! Rien d’étonnant à cela : si j’en crois les témoignages que j’ai glanés ici ou là, les établissements de formation « artistique » sont de vraies machines à dégoûter les jeunes de l’art et à leur inculquer des critères préfabriqués grâce auxquels ils pourront, au mieux, devenir critiques. Aux beaux-arts, on apprend à s’extasier devant les escrocs qui font se pâmer les snobs et au conservatoire, on fait de la théorie pendant un an sans toucher un instrument jusqu’à ce que les ronds-de-cuir vous IMPOSENT un instrument qui ne vous intéresse pas. Être artiste, c’est créer, c’est faire émerger quelque chose qui n’aurait pas pu exister sans vous : aucune école ne peut apprendre ça ; aucune école, d’ailleurs, n’a même seulement intérêt à vous apprendre ça, car créer, c’est aussi prendre son destin en main, et il est bien évidemment ni l’État ni les investisseurs privés n’ont intérêt à ce que vous y arriviez ! Faire de l’art, c’est, par définition, dire merde aux institutions, c’est faire dérailler le train que les politiques et les patrons veulent vous voir prendre : pas étonnant que ces derniers aient mis en place des boîtes pour vous en dégoûter. À bas tous les ministères de la culture ! Aux chiottes les André Malraux, les Jack Lang, les François Léotard, les Frédéric Mitterrand et autres Fleur Pellerin !
Point d’orgue : France 2 a consacré sa soirée du samedi soir à Michel Delpech ; évidemment, pas de danger pour qu’ils rendent hommage à Lemmy. Il n’y a qu’en France qu’on s’imagine que la variété française a un avenir au-delà des frontières – déjà qu’à l’intérieur, on se demande… La télé publique a beau s’offrir un ravalement de façade en virant quelques vieux animateurs, elle gardera un public de vieux cons tant que les programmateurs garderont leur mentalité de vieux cons ! Cela dit, on a presque eu de la chance : ce n’était que Delpech ! Je frémis rien qu’à penser à ce qu’ils nous serviront quand Johnny le marchand de lunettes cassera sa pipe à son tour ! À moins d’être sourd, mongolien ou masochiste, il vaudra mieux être à l’étranger à ce moment-là !
Point chaud : Manuel Valls a été l’invité de « On n’est pas couché »… ÇA SUFFIT ! J’en ai ras le bol du mélange des genres ! J’en ai marre de voir des hommes politiques dans des émissions dites « de divertissement » ! Leur crédibilité, je n’en ai rien à foutre : c’est juste que quand, d’aventure, je m’affale devant « l’étrange lucarne », c’est justement pour essayer d’oublier les soucis, pas pour qu’on me reparle du chômage, du Front National, du réchauffement climatique, du terrorisme ou quelque autre calamité qui nous pourrit la vie ! Qu’on nous redonne donc de VRAIES émissions de divertissement, où il ne serait venu à l’idée de personne d’inviter un politicien ! L’infotainment ne porte pas préjudice qu’à l’info mais aussi à l’entertainment ! Je veux à nouveau rire à gorge déployée, comme au temps des meilleures heures de Canal+, pas seulement ricaner du bout des lèvres devant le bon mot que le petit marquis-chroniqueur a prononcé devant sa majesté le ministre ! Ruquier et son équipe ne sont même pas les pires : c’est plutôt Barthès et sa bande d’ados attardés que je ne peux plus encadrer ! Je ne suis pas le seul, à l’image de Le Drian dont ils filmés le domicile privé, faisant montre d’une déontologie que ne renierait pas Morandini !
Point noir : Pas fâché que les commémorations du 7 janvier soient passées… Comme on pouvait s’y attendre, les grands pontes ont souillé le tombeau de ceux à qui ils prétendaient rendre hommage ; ils ne le diront jamais, mais au fond, ils sont trop contents que des terroristes aient liquidé à leur place des empêcheurs de somnoler en rond ! S’ils ont donné la légion d’honneur à Charb et invité Johnny-la-serpillère à chanter, c’est justement pour bien refermer le cercueil et enterrer l’esprit contestataire de Charlie en même temps que ses dessinateurs ! J’ai eu un instant l’idée de dessiner l’un des ouvriers de cette énième usine qui va fermer dans le Nord, en train de rouspéter et déclaran « s’il y avait eu autant de monde pour nous soutenir que pour Charlie, je n’aurais sans doute pas de soucis à me faire ! » Seulement, si j’avais fait ce dessin, on m’aurait probablement accusé de faire le jeu de ce crétin d’Emmanuel Todd ; et puis, ce n’est pas aux millions de personnes descendues dans la rue le 11 janvier 2015 que je dois en vouloir…
Point d’interrogation : Une question : est-ce que la Matmut assure aussi contre les sketches lamentables des deux cons qui font de la pub pour elle ? Un point, c’est tout.
Jeu de briques
Snake
Pacman
Bubble