Magazine Journal intime

Quand le coeur regarde... vraiment.

Publié le 20 juin 2008 par Elisabeth Robert

Tout le monde pleure...

Sans un regard on juge, on osculte, on oublie le besoin de l'autre. Tout pour son petit nombril, les maux les plus grands sont toujours pour nos pompes.

Pourtant, tout le monde pleure...

Une remarque, un reflet et voilà que le torrent se déverse.

Il n'y a pas assez d'épaules pour les joues de tous.

J'écoute en vain les reniflements des uns, je câline les autres pour chasser leur détresse.

J'ouvre mes bras pour attraper les malheurs, les chagrins d'école et les couleurs de l'hiver.

Pourtant, tout le monde pleure encore...

Suis-je assez forte, assez aimante pour soustraire aux êtres leur dose de pluie?

Pas un jour sans que l'on s'accable, tant de remises en cause pour si peu de changement.

Elle glisse, elle mouille, léger goût salé, elle contamine l'ami.

Et pourtant, tout le monde pleur encore...

Avoir mal pour l'autre.

Y a des bonheurs qui provoquent aussi des rivières.

Y a des mots qu'on ose plus dire.

Et pendant ce temps, tout le monde pleure.

C'est mystérieux le pays des larmes disait le Petit Prince de St Exupéry.

C'est audacieux de ne pas rendre les armes et de croire encore qu'on peut les sécher.

Un ami, un amant, un parent, un enfant... Un étranger, un aliéné, un autre que nous... Comment taire les chagrins de chacun.

Faut-il une hiérarchie dans la violence de nos douleurs pour qu'enfin on nous écoute?

Entendre les jérémiades de l'autre c'est aussi mettre notre eau de côté.

Garder pour plus tard ce qui nous fait tant pleurer.

En levant le nez, en regardant autour de soi, si l'on cesse d'idéaliser la vie des autres, on se rend compte parfois, que tout le monde pleure.


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