Dans son troisième roman, Karen Viggers nous emmène sur la terre des kangourous, dans le bush australien. Ce texte dur et violent aborde la douleur des individus devant vivre avec un passé qui les hante. Un récit touchant mais éprouvant.
Quatrième de couverture : Quand Abby rencontre Cameron, tout en lui l'agace. Biologiste, elle arpente seule la vallée des monts Brindabella pour orbserver le comportement des kangouroux. Il est un jeune journaliste en quête de l'article pouvant susciter la polémique. Quand il cherche à la revoir, elle fait tout pour l'éloigner. Pourquoi prendrait-elle le risque d'être à nouveau blessée par la vie ? Un jour, elle rencontre une vieille dame, Daphne, qui a passé sa jeunesse dans ces montagnes et vient régulièrement se ressourcer dans cette nature si chère à son coeur. Malgré leur différence d'âge, les deux femmes se rapprochent. Avec délicatesse, Daphne essaye de sortir Abby de son marasme. Leur amitié leur permettra peut-être enfin de se libérer du passé et de sourire à l'avenir ?
Mon avis : J'ai découvert Karen Viggers avec son deuxième roman, La maison des hautes falaises, qui avait été un coup de cœur l'année dernière. Dans ce troisième ouvrage, l'auteur place encore son action en Australie, au cœur du bush, sur les terres des kangourous et des stockmen, ces fermiers colons qui ont chassé les Aborigènes avant d'être expropriés par l'Etat.
Au travers du personnage de Daphne, Karen Viggers retrace l'histoire des stockmen, leur passé et leur traumatisme, mais aussi leur crime perpétré contre les Aborigènes, devenu tabou, comme s'il n'avait pas existé. Abby elle, est en proie à des démons plus personnels, ceux d'une enfance traumatisée par la maladie mentale de sa mère. Des démons qui se manifestent au plus intime de sa relation avec Cameron.
Comme dans son roman précédent, Karen Viggers livre un texte dur, où la nature, cruelle et violente, domine une humanité capable elle aussi du pire. J'avoue avoir eu du mal à lire ce roman éprouvant, dont plus d'une scène m'ont paru insoutenables. De plus, je n'ai pratiquement pas ressenti d'attachement pour Abby, qui m'a semblé trop froide et distante avec les gens qui lui témoignent de l'amour, Cameron et son père en premier lieu. En revanche, j'ai aimé le personnage de Daphne, sa résilience époustouflante et sa capacité à se remettre en question.
Même s'il a été difficile à lire, Le murmure du vent est un beau roman qui confirme le talent de Karen Viggers.
Le livre : Le murmure du vent de Karen Viggers Publié aux éditions Les Escales (2017), 394 pages
Je remercie les éditions Les Escales pour cette lecture.