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Le journal du professeur Blequin (7)

Publié le 07 décembre 2017 par Legraoully @LeGraoullyOff

Mercredi 6 décembre

Le journal du professeur Blequin (7)
10h : J’apprends que le rock français s’est levé sur une bien triste nouvelle : Dick Rivers va bien.

11h : L’administration fait parfois preuve d’un sens de l’humour involontaire assez débridé. La preuve : après avoir réglé une formalité sur la nature de laquelle je ne m’étendrai pas, je reçois un message de la Direction Générale des Finances Publique qui a pour conclusion la phrase suivante : « L’Administration fiscale vous remercie de l’intérêt que vous portez à ses services. » Comme si c’était par plaisir que je me connectais à leur site ! Cela dit, voilà une phrase que Johnny n’a pas dû lire souvent !

13h : Bien sûr, la nouvelle de la mort de Johnny Hallyday est trombée trop tard pour que les quotidiens s’en fassent l’écho. Rien sur le roi du « rock jambon-beurre » mais une critique du dernier film d’Alain Chabat : j’apprends ainsi qu’on y voit le Père Noël, joué par le réalisateur lui-même, aux prises, entre autres,  avec deux policiers bornés ; ça me rappelle irrésistiblement un sketch de Les Nuls, l’émission où Chabat jouait un policier particulièrement crétin qui essayait de signaler au Père Noël, joué par Farrugia, que son traîneau gênait la circulation. Comme quoi, l’idée démangeait à ce grand gamin de Chabat depuis longtemps ! Pour l’anecdote, dans le sketch, le flic avait beau être con, il ne s’appelait même pas Régis !

Le journal du professeur Blequin (7)
Caligula d’après des indications plus sérieuses que celles données par Suétone.

14h : Une ami historienne me gronde gentiment pour avoir traité Suétone de « vieux con » dans une précédent chronique mais j’avoue que ce n’était pas spécialement insultant dans mon esprit : c’était plus pour instaurer un parallèle avec Caligula, ce prince très jeune et plutôt « rock’n’roll » avec deux mille ans d’avance, sur lequel il a cassé tellement de sucre… Suétone m’intéresse dans la mesure où il a créé le mythe du pitre sanguinaire monté sur un trône et dont l’histoire postérieure a donné tant d’autres exemples : Néron, Domitien, Commode pour l’Antiquité puis Mussolini, Amin Dada, Bokassa, Trump et tant d’autres pour notre époque contemporaine… Mais sorti de ça, je n’ai pas de sympathie pour cet auteur tricheur et fielleux : j’aime encore mieux Lucrèce, que Camus considérait, avec Sénèque, comme l’un des « deux très grands esprits dont le ciel fit cadeau aux Romains » et qui tenta, dans le sillage d’Epicure, de libérer les hommes de la peur superstitieuse des Dieux. Quant à Caligula, si vous n’êtes toujours pas convaincu par mon plaidoyer en sa faveur, sachez qu’il est envisageable que son bras droit Macron ait lui-même poussé sa propre conjointe à se mettre dans le lit du prince ! Lisez donc la phrase « Macron a offert sa femme à Caligula » et dites-moi si vous êtes toujours étonné que Caligula ait été méchant !

21h : C’était à prévoir : toutes les chaînes de télé bousculent leurs programmes pour nous font bouffer du Johnny à toutes les sauces, une bonne raison pour ne pas regarder « l’étrange lucarne ». Je me dis que Cabu a de la chance de ne plus être là pour voir ça… Je n’oserai peut-être pas lire les quotidiens demain, je ne sais que trop bien ce que j’y trouverai !

Le journal du professeur Blequin (7)


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