Magazine Humeur

Le journal du professeur Blequin (19)

Publié le 04 janvier 2018 par Legraoully @LeGraoullyOff

Le journal du professeur Blequin (19)Mardi 2 janvier

15h30 : Après quelques courses en ville, je décide de regagner ma tanière, empruntant pour ce faire une des boîtes à sardines roulantes mises à la disposition des gens trop feignasses (ou trop écolos, ou les deux à la fois) pour passer leur permis de polluer individuellement. La ligne de bus menant à la commune de vieux cons où je réside passe à côté d’un parc accueillant, lors des vacances scolaires de Noël, une sorte de fête foraine grandeur nature où les jeunes aiment jouer à se faire peur dans des manèges qui font passer les montagnes russes classiques pour une promenade de retraités, ce qui expliqua notamment la présence dans le véhicule d’un groupe d’adolescents passablement surexcités à l’idée des émotions qui les attendaient. En les voyant, je me promis de ne pas les juger, de ne pas les considérer comme des crétins sous prétexte qu’ils goûtent des distractions dont l’intérêt m’échappe. Sauf que… Quand le bus est arrivé au niveau de l’arrêt situé à côté de leur foire aux estomacs retournés, ils furent bien étonnés de constater que le bus ne s’arrêtait pas de lui-même ! En clair, ils étaient une bonne dizaine, et dans le tas, il ne s’en est pas trouvé UN SEUL qui ait eu la présence d’esprit d’appuyer sur le bouton rouge de demande d’arrêt, pourtant visible comme la connerie dans le regard de Bernadette Malgorn ! Si ça se trouve, ils n’avaient encore jamais fait le rapprochement entre l’existence de ces boutons et le fait que le bus fasse étape à certains arrêts et pas à d’autres… Je veux bien être respectueux envers les jeunes, mais ceux que je rencontre ne m’y aident pas beaucoup !

Mercredi 3 janvier

Le journal du professeur Blequin (19)

19h30 : Le 3 décembre, c’est le jour de la Sainte Geneviève, sainte patronne de Paris. Au fait, saviez-vous qui était cette dame ? Vous vous en doutez, ses dates exactes de naissance et de mort sont sujettes à caution, même s’il est certain qu’elle a vécu du début du Vè au début du VIè, dans la région parisienne : elle aurait donc fini nonagénaire, une sacrée performance pour l’époque, ce qui indique qu’elle n’était pas dans le besoin. Fille de cultivateurs aisés, elle décida, contre l’avis de ses parents, de consacrer sa vie à la prière et aux soins des malades ; elle fonda même un couvent et acquit une aura extraordinaire auprès des bonnes gens de Lutèce auxquelles elle annonça que, grâce à ses prières à Dieu, leur ville serait épargnée par les hordes d’Attila, qui ravageaient tout sur leur passage ; et en effet, les Huns épargnèrent Lutèce. Miracle ? Pas du tout. Du fait de sa renommée, elle avait des relations un peu partout : il lui avait donc été facile d’apprendre qu’Attila, désireux de combattre en terrain favorable l’armée romaine commandée par Aetius, qui représentait une menace sérieuse pour ses hordes, n’avait aucun intérêt à s’attarder à Lutèce et avait tout à gagner à se rendre directement à Orléans par une route située au Sud de la future capitale… Sainte Geneviève ? Une politicienne véreuse qui s’est arrogée tout le mérite d’une heureuse nouvelle, rien de plus. A ce tarif-là, dans quelques siècles, on vénérera la mémoire de Jacques Chirac pour avoir sauvé les otages du Liban et permis la victoire de la France à la coupe du monde 98 ! Vous me direz que Chirac, maire de Paris pendant dix-huit ans, a dû être inspiré par le souvenir de la patronne de sa ville : je vous répondrai que ça m’étonnerait vu que cette tactique est éprouvée par tous les politiciens au moins depuis Ramsès II…


Retour à La Une de Logo Paperblog

Magazine