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La fausse couche : en parler…

Publié le 26 janvier 2018 par Audrey @OliveBanane

La fausse couche : en parler…

Si tu me suis ici, tu sais que l'été 2016, je suis tombée malade. Ce que tu ne sais pas, parce que jusqu'ici je l'avais gardé pour moi, c'est qu'à ce moment-là, j'étais enceinte. La maladie ne m'a pas pris que ma rate. Elle nous a pris aussi ce bébé qu'on attendait depuis un moment.

Je n'en n'ai pas parlé parce que...

En fait si, j'en ai parlé. Autour de moi. Souvent. Là. Juste pas ici. Et je me dis que j'aurais du. Parce que j'ai mis plus d'un an à m'en remettre. J'en parlais, à mes amies quand je les voyais. Car toutes connaissent mon désir d'enfant, et à chaque fois que la question venait sur le tapis : " Alors bébé 2 ? ", j'avais envie de pleurer. Et je dois bien le dire, parfois, je pleurais.

J'ai appris que beaucoup de mes copines sont passées par là aussi. Elles ont su me parler, me réconforter. Elles savaient. Les mots ont calmé parfois les maux.

J'ai appris par une interne qu'à partir de 35 ans, 1 grossesse sur 5 se finit par une fausse couche. J'ai halluciné. Combien de mamans, le coeur brisé, ont vu leur espoir s'envoler. Combien de petites flammes qui s'éteignent, dans un souffle.

Le plus dur

Du moment où tu fais le test de grossesse et qu'il est positif, au moment où tout bascule, en général celui où tu découvres ces pertes de sang semblables à des règles, tu te sens maman. Que cela dure une semaine, ou plus, tu as le temps d'intégrer, mentalement, que tu portes la vie en toi. Et la chute est brutale.

Et tu es là, aux urgences gynéco, les larmes dans la gorge, tes yeux prêts à exploser et tout autour de toi, ces femmes enceintes qui viennent à leur consultation. Les panneaux qui te renseignent pour une grossesse en pleine santé.

Et ce sang, qui coule, qui te rappelle que c'est fini, qui emporte avec lui ton espoir. Ces douleurs qui te ramènent sans cesse à ce que tu as perdu.

Et puis le temps passe. Ton corps va mieux, il cicatrise. Pas forcément ton coeur.

Mais malgré tout, j'avais ce poids

Je n'arrivais pas à dépasser cette fausse couche. J'avais l'impression qu'on m'avait ôté une partie de moi. Ce deuxième bébé que j'avais tant désiré. J'étais en colère. Contre mon corps, qui m'avait lâché. Contre la maladie qui m'avait pris ce trésor. Contre moi-même, qui n'avait pas su le garder, le protéger.

J'ai repris du poids. Comme si manger comblait ce vide en moi. Mais bien entendu, ça ne marche pas comme ça. Et j'ai continué à pleurer. Souvent. Trop.

Je n'arrivais pas à dépasser cette émotion. Avec cette foutue impression que je ne pourrais pas être complète sans deux enfants.

Et puis la rencontre

Un an après, je suis chez moi, sur le canapé à discuter avec mon amie Mélanie. Elle me parle de sa rupture. Et elle me demande comment je vais. J'éclate en sanglots. Je lui raconte. Elle me dit que ce n'est pas normal d'être encore si à fleur de peau un an après, qu'il faut que je parle à un pro, que je me fasse aider. Et là, elle me parle d'un spécialiste en hypnose humaniste.

Je pense à ce moment-là qu'elle a raison, que ma souffrance a trop duré. J'ai besoin qu'on m'aide. Alors je prends rendez-vous et je vais voir cet homme. IL est gentil, a une voix rassurante. La séance est éprouvante, je pleure beaucoup. Mais il se passe une chose incroyable ; j'arrive à dire au revoir à ce bébé que j'ai perdu. J'arrive à le laisser partir. Je lâche prise.

Je n'oublierai jamais, ce bébé, qui fait partie de ma vie à jamais. Mais ce jour-là, je me suis libérée. De ma culpabilité. De ma peur. De mon chagrin. J'ai retrouvé l'espoir d'un autre bébé, un jour.

Aujourd'hui, je vis une seconde fausse couche, avec une grossesse extra-utérine. On vient de m'administrer un médicament, qui va m'empêcher de retenter le coup avant 6 mois. C'est très dur. J'ai l'impression que la vie, mon corps, ou que sais-je m'ôte le droit d'être mère. Mais je sais que ça aussi on le surmontera. Et je continue d'y croire.

Chacune sa façon de (sur)vivre

L'hypnose humaniste m'a aidée à surmonter ce deuil, car c'est bien de cela qu'il s'agit. Mais ça ne fonctionne pas avec tout le monde. Chacun a ses propres façons de surmonter cette épreuve.

  • Je t'invite à lire le blog de mon amie Sophie. Elle explique comment laisser s'envoler nos anges. Un article très émouvant. Moi je n'ai pas pu le faire, peut-être que ce sera différent pour toi !
  • Je vous livre aussi le témoignage de Zou Zoune :

J'ai subi une fausse couche fin octobre 2005... Tout se passait tres Bien pour mapremière grossesse, bébé était voulu et attendu. A la première écho pour vérifier que tout se passe bien, on a entendu le petit coeur de bébé et ce jour-là on se dit que " oui on va être parents ! " Déjà quand le test de grossesse est positif on se sent maman... Mais la ce petit coeur qui bat La fausse couche : en parler… ! La joie et on se projette ! Le cap des 2 mois arrive, tout va bien, j les nausées continuent, je suis fatiguée mais heureuse ! On commence de tous petits achats (quelques pyjamas et des chaussettes). Et puis vient le jour de l'écho des 3 mois et là, le ciel nous tombe sur la tête avec la phrase glaciale de ce gynéco inhumain " le coeur s est arrêté de battre, ça arrive lors des premières grossesses ". Il est sorti, nous laissant seuls. L'horreur. Mon bébé, notre bébé est déjà parti.
Puis il revient parler de la suite : soit le fœtus sort tout seul, soit il y aura un curetage... En attendant, j'ai du prendre du cytotec plusieurs jours avec l'attente, interminable à prendre cet horreur de médoc qui en plus de la douleur morale nous donne une mega douleur physique...
Ce bébé, je le sentais, il ne partirait pas car je ne voulais pas... Je voulais le garder encore ....
Et vient le jour du curetage : heureusement une super infirmière a été très présente toute la journée, gentille et très proche de moi ! Je suis sortie de l'intervention le ventre vite et le coeur en totale souffrance. Devoir reprendre la pilule fut l horreur ! Et ce manque ! Voir les copines qui tombaient enceinte mais pas moi. J'ai déprimée, me raccrochant au boulot et à mon chéri ! Et autour de moi, toujours cette phrase atroce : " tu es jeune tu en auras d autres .. " Ce qui m'a aidée ? Je suis allé voir une homéopathe qui était mieux qu'un psy ! Elle m'a fait beaucoup parler ! J'ai eu aussi de super collègues au boulot qui m'ont soutenue...

En juillet 2006 le petit miracle, je suis enceinte ! J'ai change de gynéco, pour un plus humain ! A l'écho des 3 mois, j'étais en stress mais ce coup-ci mon bébé était bien vivant : un garçon ! Aujourd'hui ce bébé a 10 ans et demie et il est plein de vie ! Son petit frère de 8 ans et demie et ils ontmêmeune petite sœur de 5 ans ! Et à l'aube de mes 40 ans, j'ai comme une envie d'en faire un petit dernier... mais je pense que ça restera peut être qu'une envie !

Si vous souhaitez voir votre témoignage ici, n'hésitez pas à me le mettre en commentaire, ou à l'envoyer par le formulaire de contact ou ma page Facebook. Je suis persuadée que parler, et mettre des mots dessus aide !

La fausse couche : en parler…

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