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Sur le Pont de l’Harteloire…

Publié le 23 février 2018 par Legraoully @LeGraoullyOff
Sur le Pont de l’Harteloire…Le Pont de l’Harteloire en 2011, vu depuis le plateau des Capucins. Photo d’Henri Moreau.

Toujours dans la série des commentaires imbéciles repérés sur les réseaux sociaux, j’aimerais répondre à ces internautes brestois qui se plaignent du retard qu’ont pris les travaux du Pont de L’Harteloire… Déjà, s’il y a eu des intempéries qui ont retardé ce chantier en plein air, ce n’est pas la faute de ceux qui y usent leurs doigts ; ce n’est pas non plus la faute des décideurs. Qu’est-ce qu’on aurait préféré ? Que les travaux se poursuivent en pleine tempête, au risque de mettre en danger la vie de ces braves travailleurs ?

Les automobilistes se plaignent de la gêne que ça occasionne pour eux, il y en a même qui déplorent d’avoir eu « leurs voitures abîmées en-dessous à cause de ces travaux ». Il y a cependant une chose que tous ces chers conducteurs semblent avoir oubliée : c’est que ces travaux n’ont pas été engagés simplement pour le plaisir de leur pourrir la vie mais bien pour éviter que le pont ne s’effondre ! Et oui, cette opération doit être menée au moins tous les vingt ans pour prévenir la corrosion de l’armature métallique : donc, c’est ça ou on traverse la Penfeld à la nage ! A tout prendre, la gêne causée par le chantier est finalement peu de chose : qu’est-ce qu’un quart d’heure de plus pour arriver quelque part, en comparaison de la catastrophe que provoquerait l’effondrement du pont ? 

Sur le Pont de l’Harteloire…

Vous l’avez compris, ces commentaires me filent la gerbe et me semblent représentatifs de l’égocentrisme typique de l’homme occidental, cet enfant gâté devenu aveugle… Chers imbéciles, pendant que vous êtes douillettement assis, bien au chaud, dans vos jolies petites voitures où vous ne sentez ni l’odeur des gaz toxiques que crache votre moteur ni le vent froid qui balaie en quasi-permanence la rade de Brest, il y a des travailleurs qui œuvrent pour que vous puissiez continuer à traverser à pied sec, et dans le plus grand des conforts, la grande rivière qui coupe en deux votre ville : ces gens ont bien du mérite, car ils agissent pris en sandwich entre les fumées d’échappement et l’humide fraîcheur dont vous êtes protégés. Ajoutez à ça qu’il y a toujours un risque de chute quand on travaille sur un pont, et vous comprendrez pourquoi je me dis qu’ils ne sont sûrement pas assez payés…

Et que faites-vous pour les remercier de tout le mal qu’ils se donnent pour votre bien, je dirais même pour sauver vos vies ? Rien ! Ou plutôt si : vous leur klaxonnez à la gueule s’ils ont le malheur de vous retarder de trop, vous rouspétez s’il y en a un qui esquinte votre carrosserie et vous étalez votre haine sur les réseaux sociaux… Bref, vous agissez comme des seigneurs récompensant leurs vassaux à coups de pieds au fondement ! On s’étonne que les routes soient si dangereuses : comment peut-il en aller autrement avec des automobilistes qui se prennent pour les rois de la route et considèrent comme des sous-hommes tout ce qui n’est pas derrière un volant ?


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