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Le journal du professeur Blequin (44)

Publié le 21 février 2018 par Legraoully @LeGraoullyOff

Le journal du professeur Blequin (44)Lundi 19 février

11h : Pour clore la matinée après une recherche laborieuse aux archives municipales (j’y reviendrai bientôt), je me programme une heure à la médiathèque de Bellevue puis un déjeuner à la crêperie située juste en face. J’en suis pour mes frais, les deux locaux sont fermés. Idem pour ma banque où je n’ai heureusement qu’à retirer du liquide sur un distributeur… Ceux qui réclament l’ouverture des magasins le dimanche me font bien marrer : c’est déjà la croix et bannière, à Brest, pour trouver quelque chose d’ouvert le lundi ! Voire même, dans certains quartiers, quelque chose d’ouvert tout court.

Le journal du professeur Blequin (44)

12h : « Y en a qui coupe les oignons, l’autre qui pleure » disait jadis Coluche à propos de Chirac et Raymond Barre. Depuis, la droite n’a eu de cesse de nous ressortir ce numéro de cirque éculé pour essayer de nous faire croire qu’elle était autre chose que le parti des bourgeois et des vieux cons : il y a eu Giscard contre Chirac, Balladur contre Chirac, Juppé contre Séguin, Sarkozy contre Villepin, Sarkozy contre Juppé, Juppé contre Fillon, et, enfin, dernière mouture en attendant la suivante : Bertrand contre Wauquiez ! Frustré de ne pas avoir réussi à prendre la tête des Républicains, Bertrand s’est découvert du jour au lendemain une âme de résistant et dénonce un discours qu’il a toujours défendu à l’époque où c’était Sarkozy qui le tenait. Des querelles d’ego maquillées en désaccords idéologiques pour faire croire aux mal-comprenants que les grands pontes de LR ne se valent pas tous et qu’il y en a toujours un qui est un peu moins pourri que les autres… Et mon pul, c’est du coulet ? Un mec de droite qui soutient Wauquiez est un salopard ; un mec de droite qui critique Wauquiez est un hypocrite !

17h30 : A l’issue d’une après-midi de travail à la faculté de lettres, je prends le bus pour regagner mon domicile. Une fois confortablement assis, à l’instant même ou le véhicule démarre, je m’aperçois que ma casquette n’est plus sur ma tête… Tel le capitaine Haddock, je tiens à mon couvre-chef : je descends au premier arrêt pour remonter au départ et le rechercher. Il n’y est pas. De plus en plus inquiet, je me dirige vers la faculté pour voir si je ne l’ai pas laissé à la place où j’étais assis quand, tout à coup, je sens derrière mon cou une présence inattendue et pourtant familière : c’était ma précieuse casquette, logée dans ma capuche… L’explication, la voilà : craignant les sautes de vent soudaines, qui peuvent être fréquentes en cette saison, surtout à Brest, il m’arrive, comme certains rapeurs, de mettre ma capuche par-dessus ma casquette pour éviter que celle-ci ne s’envole ; j’étais donc entré dans le bus dans cet état et, pressé de me trouver une place assise, j’avais enlevé ma capuche un peu brutalement, sans me rendre compte que ma casquette était restée dedans… J’en ai été quitte pour poireauter un quart d’heure de plus : ce n’est pas dramatique, c’est même assez drôle quand on le raconte, mais sur le coup, on ne sait pas ce qu’on doit maudire en premier lieu entre sa distraction, son impulsivité ou son anxiété… On se sent con, en tout cas.

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