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L'adieu aux armes d'Ernest Hemingway

Publié le 26 février 2018 par Aniouchka
L'adieu aux armes d'Ernest Hemingway Ce classique de la littérature américaine attendait dans ma bibliothèque depuis des années (je l'avais d'ailleurs chipé dans celle de ma mère) et figurait en bonne place de ma liste de livres à lire absolument en 2018. J'ai découvert un roman émouvant qui m'a marquée par sa fatalité et son style contemplatif.
Quatrième de couverture
- Vous êtes très gentil. Je ne demande pas mieux que de vous embrasser si vous n'y voyez pas d'inconvénients. Je la regardai dans les yeux. Je l'enlaçais comme auparavant et l'embrassai. Je l'embrassai violemment en l'étreignant très fort, et j'essayais d'entrouvrir ses lèvres contractées. J'étais encore furieux et, sous mon étreinte, je la sentis frissonner. Je la serrai tout contre moi. Elle écarta les lèvres et renversa la tête sous ma main, puis elle se mit à pleurer sur mon épaule. - Oh mon chéri, dit-elle, vous serez gentil avec moi, n'est-ce-pas ?
Mon avis
Sur le front italo-autrichien pendant la Première Guerre Mondiale, Frederic Henry, un soldat américain engagé dans l'armée italienne, attend patiemment que le conflit cesse. Blessé après une frappe d'obus, il tombe amoureux d'une infirmière anglaise, Catherine, avec qui il entretient l'illusion d'une histoire d'amour normale, comme si la guerre n'existait pas.
J'admets avoir été déroutée par le début du roman : je m'attendais à une histoire d'amour vive et passionnelle, j'ai trouvé au contraire des échanges chuchotés et des dialogues parfois un peu trop doucereux. Mais j'ai ensuite compris : la force de cette histoire réside justement dans le fait qu'elle ne peut exister que dans la fuite, car cette guerre absurde ne leur laisse pas la chance de vivre une vie normale.
En parallèle, Hemingway décrit avec un réalisme touchant le quotidien des soldats rythmé par les attaques de l'armée ennemie. L'attente du pire les plonge dans une morosité contagieuse que seules la boisson et les femmes parviennent à faire oublier temporairement. Certains dialogues, bien que laconiques, sont d'une justesse époustouflante. Le rythme lent du récit et l'écriture contemplative d'Hemingway renforcent le sentiment d'absurdité que provoque cette guerre sans but et sans fin, mais aussi cette tension qui monte et laisse présager d'une tragédie plus terrible encore. Jusqu'aux dernières pages, qui m'ont laissées avec la gorge serrée...
En bref
L'adieu aux armes est un roman lent et émouvant, parfois difficile à lire, mais d'une puissance et d'une beauté rares. Je suis heureuse de l'avoir enfin lu et je lirai les autres romans d'Hemingway.
Lisez-le si... vous aimez les grands romans qui abordent les épineuses questions de l'amour, de la guerre et du sens de l'existence.
Le livre
L'adieu aux armes d'Ernest Hemingway Editions Folio (1972), 316 pages Publié initialement aux éditions Gallimard en 1948 (1929 pour l'édition originale)

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