Nouvelle fusillade tragique aux Etats-Unis : ce n’est pas la première, ce ne sera sans doute pas la dernière. Je suis sûr qu’en Europe en général et en France en particulier, même si peu de gens osent l’avouer, ça doit en faire rire intérieurement plus d’un : au fond, ça nous arrange bien que ça se passe de l’autre côté de l’Atlantique, ça nous conforte dans l’idée que les Américains sont vraiment des gros cons et que nous, Européens, sommes tellement plus raffinés ! Bref, ça nous rassure en attendant le prochain remake du 13 novembre 2015, où des Français ont tiré sur des Français, ou le prochain règlement de comptes à Marseille…
On s’offusque du manque d’empathie de Trump envers les victimes de cette récente tuerie en Floride. C’est vrai que l’entendre proposer d’armer les enseignants dénote un état d’esprit particulièrement pourri : cette suggestion est tellement grotesque et criminelle que j’ai renoncé à produire une caricature sur le sujet. Mais les prédécesseurs de Donald le connard valaient-ils vraiment mieux ? Après tout, s’ils avaient eu un minimum d’empathie pour leurs administrés tués par balles, il y a longtemps que les armes auraient été interdites aux Etats-Unis !
Vous me direz que la chose est impossible à cause du tristement célèbre deuxième amendement qui garantit constitutionnellement aux citoyens américains le droit de porter une arme : je vous réponds qu’une lecture attentive de ce fameux amendement montre clairement qu’il ne garantit absolument pas aux particuliers américains le droit d’être armés, puisqu’il dit très exactement : « Une milice bien organisée étant nécessaire à la sécurité d’un Etat libre, il ne pourra être porté atteinte au droit du peuple de détenir et de porter des armes« , ce qui veut dire que le droit de porter des armes n’est accordé que dans le but d’organiser une milice afin de garantir la sécurité publique quand celle-ci est menacée, ce qui ne signifie pas tout à fait la même chose que le droit pour chaque particulier de porter des armes afin de défendre son pavillon acheté à crédit ! Le regretté Bill Hicks l’avait relevé en son temps : si un comique est capable de le repérer, n’importe quel juriste, même dernier de sa promo, devrait pouvoir s’en rendre compte !
En d’autres termes, loin d’être une restriction à une éventuelle interdiction des armes à feu pour les particuliers, le deuxième amendement aurait pu être, pour n’importe quel président américain sachant lire (le fait que Trump utilise des antisèches montre qu’il sait au moins lire, faute de savoir penser), un tremplin à cette interdiction ! Mais aucun des prédécesseurs de Trump n’en a profité malgré les fusillades qui jalonnent la vie américaine, ce qui laisse aisément penser qu’ils n’ont pas eu plus d’empathie que lui pour les victimes. Il faut croire que pour un chef d’Etat, nos vies, c’est de la merde !
Mais je m’éloigne déjà du sujet… Alors, les Américains doivent-ils rendre les armes ? Oui, mais qu’ils en gardent quand même une ou deux pour flinguer Marion Maréchal-Le Pen : ça nous rendra service ! Bien sûr, je plaisante… Un peu.