Mercredi 28 février
10h : Montant un escalier, j’avise devant moi, ou plutôt au-dessus de moi, une jeune femme bien en chair portant une jupe étonnamment courte au vu du froid sibérien qui règne aujourd’hui. J’ai une vue imprenable sur son fessier et sa culotte mais je m’abstiens de tout commentaire et je n’ai pas à fournir d’effort pour prendre sur moi. Cette anecdote pourrait sembler anodine, mais elle a le mérite de montrer que la responsabilité du harcèlement sexuel ne doit pas être reportée sur la victime, quelle que soit sa tenue, étant donné que le harcèlement n’est pas consubstantiel au genre masculin et qu’importuner une fille habillée légèrement n’a rien de « naturel » ! A moins, bien sûr, que vous considériez que je ne mérite pas d’être considéré comme « un homme, un vrai » ! Vous pouvez me le dire, j’ai l’habitude !
13h : Nadine Morano traite Rokhaya Diallo de « française de papier » : à la place de la chroniqueuse, je répondrais à cette teigne de Morano qu’il vaut mieux être une fausse française qu’une vraie mongolienne !
19h : Une élue de La République En Marche est menacée de mort par une lettre raciste ; l’expression consacrée « un raciste se trompe de cible » n’a jamais été aussi vraie : ce n’est pas la couleur qu’il faut attaquer, ce sont les idées ! Je sais, ça a l’air d’un lieu commun, mais si on ne se le rappelle pas de temps en temps, on risque tous de s’y laisser aller !
19h05 : J’entends dire que Loana est apparue « métamorphosée » en couverture de Elle pour faire la promotion de son nouveau livre. Ah bon, elle a écrit un livre ? Dans ce cas, elle a dû se faire greffer un cerveau et là, oui, elle doit être vraiment métamorphosée !
Jeudi 1er mars
10h : La neige a fini par tomber sur le pays de Brest : je vous assure que c’était à peu près aussi probable que d’y voir Bernadette Malgorn rouler une pelle à un arabe. En fait, je n’avais plus vu de neige sous mes fenêtres depuis huit ans ! Bien sûr, ça n’a pas tenu longtemps, mais je me dis que ceux qui vivent dans des régions moins tempérées ont moins rigolé. Ou plus rigolé, selon la sensibilité de chacun.
15h : Après Coluche 1 faux, je redécouvre une autre émission mythique de Canal+, L’œil du cyclone, grâce à la page Vimeo du créateur de ce programme, le génial Alain Burosse. Quand j’étais petit, j’avoue que je flippais devant le générique où l’écran du téléviseur éclatait sous la pression du cyclone et emportait littéralement la tête du téléspectateur : cette image n’est pas étrangère à mes cauchemars où le guignol de Jacques Chirac, devenu fou à lier, sortait en trombe de la télé pour terroriser les gens…
Quoi qu’il en soit, L’œil du cyclone demeure encore aujourd’hui une émission extraterrestre dont l’originalité est pleinement représentative de la créativité qui caractérisait les premières années de Canal : c’était vraiment une idée géniale, consacrer une demi-heure par semaine aux images oubliées des autres médias, soit parce qu’elles dérangeaient (la vérité sur la « guerre du Golfe »), soit parce qu’elles étaient dépassées (les films de propagande des missionnaires belges) ou, au contraire, excessivement avant-gardistes (les débuts de la 3D). Depuis, personne n’a pris le relais, bien sûr… Le numéro où cinq rappeurs français revisitent à leur façon l’actualité de l’année 1991 mérite tout particulièrement le détour : elle nous renvoie à une époque où le rap hexagonal avait encore quelque chose à dire ! Vous me trouvez sévère ? Pourtant, je vous assure qu’il faut venir dans mon coin du Finistère et écouter mon petit copain Rudy Moreul pour trouver du rap français qui ne soit pas bassement commercial. Un texte de Rudy Moreul illustré par moi-même.