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Le journal du professeur Blequin (53)

Publié le 10 mars 2018 par Legraoully @LeGraoullyOff

Le journal du professeur Blequin (53)Jeudi 8 mars

19h30 : L’année dernière, à la même époque, j’étais impliqué dans un événementiel brestois autour de la journée des droits des femmes. Mais cette année, cet événementiel n’a pas lieu et je ne suis même pas sorti de chez moi, je n’ai participé à aucune manifestation, ayant eu mon compte d’aventures la veille. Pourtant, je prends vraiment à cœur la cause de l’égalité entre les sexes,  et pas seulement, comme certains, depuis que le tabou du harcèlement sexuel est tombé dans les médias. Depuis quand, alors ? Depuis l’enfance, où je suis entré en résistance contre l’idéologie machiste de mes « camarades » de classe. Et croyez-moi, il n’y a qu’une chose que les machos détestent plus qu’une féministe : c’est UN féministe. L’homme qui ne joue pas au macho à tout bout de champ, qui respecte les femmes et défend la légitimité de leur combat pour leur dignité et leurs droits sera toujours plus ou moins vu, y compris par certaines femmes, du moins celles qui « lèchent le bâton qui les frappent » (j’adore cette expression de notre ami Eric Mie), au mieux comme un opportuniste hypocrite qui veut se faire bien voir, au pire comme un traître à la cause sacrée de la suprématie des mâles… Bref, c’est parfois dur à vivre, mais je m’en fous ! Vivent les femmes !

Vendredi 9 mars

Le journal du professeur Blequin (53)
Le comique contre le démagogue.

22h30 : Il y a des jours où j’en veux un peu à Pierre Bourdieu : à cause de lui, il est devenu pratiquement impossible d’être un tant soit peu exigeant, que ce soit en matière d’éthique ou de culture, sans être aussitôt accusé d’élitisme ! C’est doublement insultant : d’abord pour les gens cultivés, curieux et ouverts d’esprit, qui ne sont pas tous issus de la bourgeoisie (on en trouve dans tous les milieux, même les moins aisés) mais aussi pour les classes populaires qui auraient donc le monopole de l’inculture – alors qu’on trouve des gens incultes jusque dans les plus hautes couches de la société : depuis les années Sarkozy, tout le monde devrait le savoir… Le pire mépris du peuple dont on puisse faire montre est très certainement celui que l’on déguise en respect du peuple : ça a un nom, ça s’appelle la démagogie ! Je ne dis pas que Bourdieu était démagogue, loin s’en faut, mais c’est assurément le cas de beaucoup de gens qui revendiquent son héritage, le plus souvent sans l’avoir lu : c’est le cas des défenseurs des électeurs d’extrême-droite qui présentent ces derniers comme des victimes du « système » qui n’auraient que le vote populiste pour s’exprimer ; c’est le cas de ceux qui présentent comme une légitime « détente » tous les loisirs insipides dont le capitalisme gave les masses, qu’il s’agisse des émissions d’Hanouna, des chansons de feu Johnny, des spectacles de Norman, des matches de football, des comédies franchouillardes qui empuantent les salles de cinéma et j’en passe… Toutes ces saloperies sont consommées aussi par des riches, je vous ferais dire !

Samedi 10 mars

10h30 : C’est aujourd’hui que le Front National va changer de nom ; ils n’ont qu’à prendre « Les Républicains », on ne verra pas la différence !

Le journal du professeur Blequin (53)


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