Le journal du professeur Blequin (114)

Mercredi 11 juillet

10h30 : Les garagistes vont faire des affaires en or, avec tous ces klaxons à retaper ! Bon, je sais,on va encore m’accuser de mépris de classe sous prétexte que je critique les footeux mais, franchement, je ne comprendrai jamais cette manie des supporters qui pressent leurs avertisseurs sonores comme des dingues dès que leur équipe gagne : c’est d’un tel ridicule ! Et surtout, c’est tellement crispant : le klaxon, c’est ce qu’on entend habituellement aux heures de pointe quand les automobilistes sont sur les nerfs. Comment voulez-vous que ça inspire de la joie ? Quoi qu’il en soit, voilà donc « les Bleus » en finale et, s’ils gagnent, Macron va faire un bond dans les sondages : j’en suis déjà malade !

Jeudi 12 juillet

12h : Le passage tour de France rend la circulation à Brest difficile… Pourquoi, mais pourquoi les droits de l’Homme s’effacent-ils TOUJOURS devant le droit du sportif ? Pourquoi est-on présumé passionné de foot et / ou de cyclisme à partir du moment où on appartient au genre homo sapiens ? Les grandes compétitions sportives, ça m’emmerde, alors je préfère aller à la plage : du moins, j’essaie !

18h30 : J’ai finalement réussi à fuir la folie pour la « petite reine » et à me baigner. Me voilà maintenant à Landerneau pour assister au vernissage de l’exposition des photographies d’Yves Le Bras à la galerie Holocine, près du fameux pont habité de Rohan. Passez donc y jeter un œil si vous avez l’occasion, ça en vaut la peine et c’est autrement plus enrichissant que gueuler des slogans xénophobes devant un match de foot !

Vendredi 13 décembre

14h : Nouvelle virée vers la plage : un des avantages d’habiter la Bretagne, c’est de pouvoir aller profiter des plaisirs balnéaires en bus. Les transports en commun, c’est quand même chouette : ça le serait encore plus si les usagers faisaient montre d’un surcroît de réserve. Franchement, a-t-on VRAIMENT besoin de hurler dans son portable, histoire que tous les autres passagers soient au courant de nos turpitudes ? Et quand on rencontre un ami dans le bus, ne peut-on pas lui parler plus bas, ne serait-ce que pour éviter de casser les oreilles aux autres ?

16h : Voilà plus d’une heure que je nage ; un ballon vient écraser l’onde claire et m’éclabousse au passage. Je laisse échapper un grognement, juste ça, ce qui me vaut me faire agonir de reproche par le coupables, en l’occurrence une espèce d’ado attardé qui m’accuse de lui manquer de respect et dit qu’il ne lèverait pas le petit doigt pour me sauver si je me noyais ! Voilà qui me fait bien rigoler : musclé comme il est, si je devais compter sur lui pour avoir la vie sauve, j’aurais plus vite fait de plonger avec une pierre reliée à mon cou par une corde ! Car par rapport à lui, moi qui ne suis pas un modèle de sveltesse, je ressemble presque à Tarzan ! Bien sûr, il en faudrait beaucoup plus pour me gâcher le plaisir de prendre un bain de mer, mais ça me confirme que la connerie n’est pas soluble dans l’eau salée !