Le journal du professeur Blequin (134)

Jeudi 4 octobre

21h : Une journée sans histoire se termine pour moi ; je ne peux pas en dire autant de notre président qui, de Jupiter, est en train de devenir Vulcain, le dieux boiteux ! On a dénoncé à n’en plus finir le prétendu amateurisme de François Hollande, mais force est de constater que son successeur est en train de le rattraper en cafouillages : il touche même le fond du ridicule avec l’imbroglio grotesque autour de la démission refusée, puis finalement actée dans l’urgence, de Gérard Collomb ! Quant à tous ces coups médiatiques foireux comme le selfie à Saint-Martin et la leçon aux retraités de Colombey, je préfère ne pas les commenter par pure bonté d’âme. Certains de mes proches croyaient avoir enfin trouvé un type sérieux en l’élisant : ils se retrouvent finalement avec l’arrogance de Sarkozy mêlée à la maladresse de Hollande ! Et tandis que nous sommes « gouvernés » par cet irresponsable, Trump, Xi Jinping, Poutine et d’autres joyeux lurons continuent à avancer leurs pions… Quelqu’un connait-il l’heure de passage de la prochaine navette pour Mars ?

Vendredi 5 octobre

9h : Je dois récupérer des photocopies que j’avais demandées au service reprographie de la fac pour le cours de cet après-midi. Sur place, ces messieurs m’annoncent qu’ils les ont montées dans un local dont je n’ai pas la clé… C’était aussi simple de les garder auprès d’eux pour que les récupère, mais pourquoi faire simple quand on peut se faire chier !

15h45 : A l’issue de mon cours, deux étudiantes me disent qu’ils ont appris d’un de mes collègues que je dessinais et qu’elles sont curieuses de voir ce que je fais ; je leur donne ma carte de visite avec l’adresse de mon blog, ce qui leur donne du même coup mes coordonnées personnelles… J’ai peut-être fait une gaffe ? D’un autre côté, avec le mois de septembre merdique que j’ai eu, je ne vois pas ce qui pourrait encore m’arriver de fâcheux !

Samedi 6 octobre 

11h : Vernissage de l’exposition de Pascal Laloy à la galerie Up Art ; malgré le temps qui n’incite pas à la sortie (mais qui vient juste à point pour m’apaiser après plusieurs jours de chaleur intempestive), les fidèles du lieu ont répondu « présent » et ont pu découvrir les figures humaines blessées par la vie de cet artiste discret, tout en bénéficiant du chaleureux accueil dont la patronne, Edith Rioual, est coutumière.

13h : Quand j’entends Zemmour affirmer que le populisme est « le cri des peuples pour survivre », ça me rappelle Kadhafi qui prétendait que « le terrorisme est l’arme des pauvres » : dans un cas comme dans l’autre, on a affaire à un nanti qui prétend parler au nom d’une frange de la population dont il ne sait strictement rien ! Quand Zemmour parle des peuples, c’est comme si Gilbert Montagné parlait de peinture ! Je pourrais développer ce point de vue mais, en le faisant, je ne ferais que jouer son jeu : toute sa stratégie est justement de provoquer le plus possible les progressistes, qu’il considère comme des moins-que-rien, afin qu’ils s’indignent contre ses propos et ainsi lui donnent une couverture médiatique supplémentaire, propice à divulguer ses idées nauséabondes. Le fait que la polémique soulevée par Hapsatou Sy n’ait au aucune influence négative sur les chiffres de vente du dernier livre de l’abominable me conforte dans cette conviction, aussi ai-je pris la décision de ne plus opposer aux provocations de cet individu que ce qu’il mérite : LE MEPRIS !