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Gilets jaunes : vrais problèmes mauvaises solutions

Publié le 19 novembre 2018 par Legraoully @LeGraoullyOff

On nous annonçait le chaos, ça n’a été que partiellement le cas. Les gilets jaunes ont donc vécu leur premier week-end de mobilisation émaillé d’incidents plus ou moins graves qui on causé un décès et plus de 400 blessés.
En n’importe quelle circonstance un tel bilan aurait ému les éditorialistes et les hommes politiques qui avaient par exemple poussé des cris d’orfraie devant une vitrine Mc Do brisée à Paris le 1er mai. Pas là…pas de syndicalistes à détruire, pas de vilains black block a montrer du doigt , juste de bons français qui souffrent.

Il n’est pas question de nier que pour beaucoup de français les fins de mois sont difficiles. Mais heureusement, il reste un service public pour amortir ces difficultés. Car si les impôts sont élevés en France, son modèle social n’a sûrement pas beaucoup d’équivalent et il est important de le rappeler.
Là où j’ai beaucoup plus de mal avec ce mouvement c’est sur son côté protéiforme. Son rejet systématique des acteurs habituels du dialogue social porte en lui-même une forme de populisme qui n’est pas sans rappeler le slogan du FN sur l’ UMPS. Le tous pourris est rarement constructif… voir tous les partis d’opposition tenter de s’immiscer dans le mouvement me gêne néanmoins. L’hypocrisie de certains, notamment Les Republicians qui ont augmenté de 104 milliards le poids des prélèvements obligatoires sous Sarkozy me fait sourire.
Depuis des mois, nos chers médias ne cessent de pointer du doigt une supposée convergence entre le RN et la France Insoumise. Ce mouvement est un prétexte de plus pour le faire croire.

GILETS JAUNES : VRAIS PROBLÈMES MAUVAISES SOLUTIONS

Autre point dérangeant : les dérapages racistes et homophobes signalés ça et là. Et cette forme de totalitarisme qui consiste à obliger les conducteurs à porter un gilet jaune sous peine de rester bloquer sur les routes. Dans ces conditions , je ne peux laisser dire aux gilets jaunes qu’ils représentent le peuple français. Non, ce n’est pas le cas, et les blessés du week-end en sont une preuve supplémentaire .
D’autre part, je comprend mal en quoi les revendications des gilets jaunes peuvent être repris par la gauche . Le combat n’est pas à mener pour moins d’impôts, il est ailleurs ; il n’est pas non plus dans la multiplication des aides : il est tout simplement dans l’augmentation des salaires.
Oui, c’est le seul combat qui vaille . Si les français ont l’impression d’avoir du mal à joindre les deux bouts c’est déjà parce que le travail ne paie pas assez. Comment vivre avec un SMIC ? Ces gens qui travaillent, qui se lèvent tôt n’ont pas besoin d’aumône : ils méritent que leur travail leur permettent de vivre confortablement.

La redistribution juste, le ruissellement diront les marcheurs doit commencer dans les entreprises, avec une réduction par le haut des écarts salariaux. Le SMIC doit être revalorisé et son augmentation régulière sur la base de l’inflation.
Le combat sera aussi à mener sur l’actuelle négociation de la convention de l’assurance chômage ; la dégressivité serait une mesure stigmatisante , qui a déjà démontré son inefficacité et paupériserait sûrement un peu plus une frange de la population.
L’impôt n’est pas le diable . Il doit être plus juste , c’est un fait,mais il n’est pas un ennemi sauf peut-être cette TVA injuste qui mériterait d’être baissée sur les produits de première nécessité. En plaçant le combat sur la lutte contre les taxes , les gilets jaunes jouent le jeu de ceux qui ont le plus intérêt a ce que ces taxes baissent : le patronat. Qui pourra toujours éviter ainsi le vrai débat à mener sur la valorisation du travail. Tout en multipliant entre-eux les millionnaires.

J’oubliais : l’écologie de Macron, c’est une plaisanterie de mauvais goût. Le véhicule électrique qu’il prône est une bombe à retardement . Les batteries de ces véhicules sont hautement polluantes . Et si pour répondre à un besoin accru d’électricité Macron annonçait la construction de nouveaux EPR comme il en serait officieusement question, ni les finances publiques ni nos enfants n’en sortiront gagnants. Et sûrement pas non plus notre facture énergétique.


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