Que ce soit l'homélie à la messe dominicale, ou bien les différents commentaires de l'évangile du dimanche que l'on peut trouver sur la Toile, moi, je reste le plus souvent sur ma faim. Pas vous ?
Qu'il s'agisse pour moi d'écouter un prêtre en chair et en os, ou bien d'un texte que je lis, le propos est le plus souvent une construction intellectuelle déconnectée de ma vie quotidienne et que j'ai bien du mal à suivre, et dont bien sûr je ne retiens rien.
Mais parfois il n'y a même pas l'ombre d'une construction intellectuelle. Certains textes de prétendues homélies ne mériteraient qu'un gros PARAPHRASE !! en rouge dans la marge s'ils étaient rendus sur copie à un prof.
Et alors que nous sommes à l'ère de la communication tous azimuts, certains prêtres semblent encore ignorer les techniques de base de prise de parole en public. Il faut dire que là encore le cléricalisme a fait son oeuvre, et que moi la première, je ne me vois pas pointant ouvertement à mon curé ses tics de langage, par exemple. Enfin, je passe sur cette manie qu'ont certains de bâtir systématiquement en guise d'homélie une démonstration théologique tortueuse telle qu'ils puissent évoquer en les reliant tant bien que mal les quatre textes du jour : ancien testament, psaume, épître, évangile... Ouf !
Pourtant, même le pape François y va de ses conseils : une seule idée, simple, concrète et d'actualité, développée de manière concise et si possible percutante, de manière à nourrir pour une semaine. Tout un programme. Preuve de l'importance qu'il y accorde : il dit la messe tous les jours en public en petit comité, ce que ni Benoît XVI ni Jean-Paul II ne faisaient, et ses homélies quotidiennes, plus ou moins improvisées, sont mises en ligne. (Et font parfois la une des journaux, car il ne brosse pas l'humanité dans le sens du poil...) François : pape-professeur d'homélie.
Il y a cependant des prêtres qui savent s'y prendre.
Je garde un très bon souvenir des homélies des pères rédemptoristes à la paroisse anglophone de Pattaya en Thaïlande, par exemple. Qu'il s'agisse des vieux missionnaires américains aujourd'hui tous décédés, (dont le Père Brennan, fondateur de l'orphelinat bien connu, ou le Père Morrison, irlandais d'origine que les Thaïs appelaient le Père Rouge en raison de fréquents coups de soleil sur sa peau fragile) ou bien des prêtres thaïlandais plus jeunes formés par leurs soins, déjà, ils respectaient à la lettre les préceptes du pape François, avec en plus, histoire de capter l'attention, sytématiquement un trait d'humour en début d'homélie.
Mais aussi de celles du Père Jean de Montalembert, dominicain, lui aussi depuis entré dans la Vie éternelle, et alors curé de la paroisse francophone de Buenos Aires. Il avait inventé l'homélie interactive bien avant que le monde ne devienne accro à internet. Son truc à lui : poser des questions aux enfants (et gronder les adultes qui répondaient à leur place...), et adresser quelques paroles percutantes aux parents sous couvert de catéchiser leurs rejetons.
Voici par exemple comment il commençait systématiquement l'homélie de la messe annuelle de première communion :
Les enfants, vous avez fait votre PREMIERE communion aujourd'hui. C'est quand la DEUXIEME ?