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Le journal du professeur Blequin (163)

Publié le 21 décembre 2018 par Legraoully @LeGraoullyOff

Le journal du professeur Blequin (163)Lundi 17 décembre

11h30 : Ce matin, Ouest France a publié l’éditorial d’un professeur de Sciences Po qui affirmait, entre autres, que la démocratie directe n’était pas la panacée : je suis assez d’accord avec lui, j’ai souvent assisté à des AG étudiantes qui se voulaient démocratiques mais qui se résumaient à des votes à main levée destinées à entériner les décisions des grandes gueules de service. J’en ai déduit que même s’il n’y avait plus d’État, il y aurait toujours au moins une forme de pouvoir qui serait exercée, fût-ce de façon informelle, par un ou plusieurs individus plus charismatiques que les autres : en clair, ce serait la loi du plus fort. Notre modèle de démocratie représentative est plein de défauts, mais c’est le meilleur (ou du moins le moins mauvais) compromis possible entre la réalité inexpugnable du pouvoir et la nécessité de rendre cette réalité supportable pour une majorité de personnes. L’homme n’est pas parfait et la démocratie directe telle que la fantasment certains courant libertaires, par ailleurs respectables, serait la porte ouverte à tous les lynchages légalisés : n’oublions jamais que c’est la démocratie directe qui a condamné à mort Socrate…

Le journal du professeur Blequin (163)

14h : Je corrige les copies d’examen ; bien entendu, il y a du bon et du moins bon. Il y en a même une si calamiteuse que je me surprends à être presque favorable à la sélection à l’université… Mais ce qui me désole vraiment, c’est que certains ont traité les deux sujets que je proposais alors que j’avais écrit en toutes lettres qu’il fallait choisir entre les deux ! D’une génération à une autre, on trouve la même proportion de mal-comprenants…

19h30 : Après mon interview sur Radio U, retour au bercail : j’y suis attendu par un gros paquet contenant 25 exemplaires de Vivement la mort qu’on se repose un peu, mon premier recueil de dessins ! Ai-je besoin de préciser que je suis ému ?

Le journal du professeur Blequin (163)
Mardi 18 décembre

16h30 : Visite à une amie nonagénaire (presque centenaire même) fraîchement installée dans une maison de retraite. Le lieu n’est pas des plus glamour : on y est mieux qu’en prison mais moins bien qu’au bistrot ! Je retrouve mon amie à l’issue d’un goûter de Noël qui semble l’avoir ennuyée, mais le sourire lui revient quand nous sommes dans l’intimité de sa chambre. Après avoir échangé quelques nouvelles, elle me pose des questions sur l’actualité politique : je m’en serais bien passé mais, dans un sens, c’est rassurant de voir qu’elle a encore toute sa tête et une vision claire des choses à 97 ans…

Mercredi 19 décembre

Le journal du professeur Blequin (163)

20h30 : Je rentre au bercail à l’issue d’une journée bien remplie au cours de laquelle j’ai notamment réussi à placer deux autres exemplaires de Vivement la mort qu’on se repose un peu. Je ressens comme une profonde lassitude et j’ai hâte aux vacances de Noël où je pourrai me cloîtrer dans mon atelier pendant quelques jours…

Jeudi 20 décembre

16h30 : Mes exemplaires de Vivement la mort qu’on se repose un peu partent relativement bien, je réussis à en placer à chacune de mes sorties, je vais sans doute être obligé d’en redemander à l’éditeur. Au moins, je finirai l’année sur un bon souvenir !


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