La semaine dernière, j’ai cassé une boule à neige. Je sais, c’est moche. C’était le matin, il fallait s’habiller, et Poulette, qui se fout(ait) complètement de cette boule à neige rapportée de voyage par son père, voyant son frère jouer avec ce matin-là, a immédiatement réclamé son jouet. Babychou s’est évidemment pris de passion pour cette putain de boule à neige. C’était parti : une dispute matinale pour une putain de boule à neige merdique (mais le petit animal était mignon).
Je l’avoue ici, ma patience n’est pas ma plus grande qualité. Me voilà donc, sur les coups de 8h12, alors qu’il faut quitter la maison à 8h25, devoir gérer cet échange un peu musclé entre mes deux enfants EN PYJAMA. J’ai d’abord essayé le dialogue, pensant à ces mères qui donnent des cours de parentalité positive sur Internet (je les hais) :
« – Poulette, si tu demandes gentiment ta boule à neige à ton frère, peut-être qu’il sera d’accord pour te la rendre. »
Là, ma fille, qui connaît son frère par coeur, le regarde sans rien dire, pleurant un « MA boule à neige !!!! » Son frère râle un peu plus fort : « tu peux bien me la prêter !!!!!! » Moi : « demande gentiment à ton frère Poulette ». « MAAAAA BOUUUULE A NEEIIIIIIIIIGE » « Mais tu peux bien me la prêter !!!! » « MAAAAAAAAAAAAAAAAAA BOUUUUUUUUUUUUULE A NEIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIGE !!!!!!!!!!!!!! » Et ça continue comme ça bien 3 minutes.
Et c’est à ce moment-là que j’explose : je m’empare de l’objet du délit, et de rage, je le jette par terre. La boule se casse en mille morceaux, l’eau qui était dedans se répand sur le sol. La tour Eiffel est brisée. Un silence. Puis, mes enfants me regardent, anéantis par le spectacle de cette boule à neige éparpillée (et peut-être par la réaction de leur mère), leurs petits coeurs se serrent et ils explosent en sanglots.
Alerté par tant de pleurs, Chéri sort de la salle de bain, fait monter les enfants en larmes et je nettoie ce qu’il convient d’appeler une connerie.
Finalement on se fait tous de gros câlins, les larmes sont séchées, je préviens la nounou de ma fille que Poulette pourrait parler dans la journée de son traumatisme du matin. « Alors si elle te parle d’une boule à neige, c’est normal. Maman a eu une grosse colère ce matin. » Je réfléchis ensuite à cette grosse colère et me dis que vraiment, des fois, je suis conne. Et je pars au boulot, et en quête de DEUX boules à neige. Histoire de réparer leur traumatisme et prévenir l’avenir.
Aéroport et magasin de souvenirs
Mais oui mais sauf que si tu ne passes pas par un aéroport ou un magasin de souvenirs super moche, tu ne trouves pas de putain de boule à neige !! Personne n’achète de boule à neige ! Ca ne sert à rien une boule à neige !! J’ai profité d’un déplacement professionnel pour m’enquérir d’un quelconque magasin de souvenirs, demandé au gars de l’hôtel, à des commerçants (« ah mais ça ne se fait plus madame »), à une vendeuse qui m’a regardée comme si j’étais complètement timbrée d’acheter une boule à neige (« une quoi ?? »), rien ! Je suis rentrée bredouille !
Aujourd’hui nous sommes jeudi, je ne travaille pas. J’ai anticipé, mené mon enquête, passé des coups de fils et tadaaaaaaa ! J’ai trouvé deux fucking boules à neige !!!
J’offre leurs boules à neige à mes petits. Ils sont ra-vis. A peine les manteaux retirés, ils ouvrent leurs boîtes avec gourmandise. Chacun a sa boule, ils sont contents, moi aussi. Je tourne la tête pour attraper un mouchoir pour Poulette et j’entends comme un bruit de verre qui se casse mais en plus « liquide ». Babychou dénonce sa soeur, puis je l’entends dire « Non Poulette, tu as cassé ta boule, celle-là c’est MA boule ».
(Vu comme ça ils sont assez flippants ces lapins)
Sinon, Babychou était malade l’autre jour (décidément ça ne va pas fort pour ces enfants dans cette famille doivent se dire les services sociaux en lisant ces lignes). Je suis restée avec lui pendant deux jours. Le premier jour il était tellement cuit que j’ai pu bouquiner peinarde, mais le lendemain, il allait beaucoup mieux. Du coup on a joué au Monopoly tout l’après-midi. Oui touuuuuut l’après-midi. Et je dois l’avouer, avec joie. Ca veut dire que j’ai un peu de patience, non ?
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