Vendredi 1er février
9h30 : Ça rate rarement : si j’ai le malheur de prendre le bus à cette heure-ci, j’ai droit au prof d’EPS qui emmène ses collégiens à la piscine. Aujourd’hui, je pense, sans en être sûr, que c’est une classe de cinquième : c’est aussi bruyant que les élèves de sixième sauf qu’en plus, ça fait des acrobaties pour épater les copains (ou les filles pour les plus avancés) et, surtout, ça joue à la baston, ce que je ne supporte pas ! Ce n’est pas une questions de principes moraux desséchés, c’est juste que j’ai peur de prendre un coup, même venant d’un gamin ! Je bouillonne sur place et finis par crier un « oh » désapprobateur à l’attention d’un mioche dont le coup de pied à un camarade me parait un peu plus réaliste que les autres. Ai-je besoin d’ajouter que la sortie du bus fut pour moi un sommet du soulagement ?
Samedi 2 février
15h30 : Je me rends à l’Agora (Guilers) où la fête du jeu bat son plein : je ne compte pas y rester longtemps, juste assez pour pouvoir remettre à une amie une caricature qu’elle m’avait demandée en échange d’un service. Histoire de ne pas partir comme un voleur, je la suis quand même brièvement, elle et son compagnon, à travers leurs pérégrinations ludiques : monsieur insiste pour faire un tour à la salle « retro gaming » consacrée aux jeux vidéos de l’époque où on jouait encore sur la télé analogique. Je me remémore l’époque où je voyais mes cousins jouer avec Astérix, Aladin ou Sonic sur leur console et j’avoue que ça ne me tentait pas du tout ; en fait, j’avais même du mal à établir une corrélation entre ce qui se passait sur l’écran et la manipulation de la manette ! Pour moi, à l’époque, un écran de télé, ça faisait défiler des images indépendantes de notre bon vouloir, point. Je m’y suis donc mis sur le tard, quand mon petit frère a reçu une Playstation et des jeux avec Bugs Bunny, Tintin ou Lucky Luke, mais j’ai assez vite décroché. Comme quoi, ça ne rend pas irrémédiablement accro !
Dimanche 3 février
19h30 : R.A.S.
Lundi 4 février
20h15 : Après un quart d’heure de retard dû aux caprices de la techniques, je peux enfin donner ma conférence. Il n’y a qu’une grosse dizaine de personnes dans la salle et je place sept exemplaires de mon album : ce n’est pas encore la gloire mais ça y contribue à long terme… Lors de l’échange avec l’assistance, une personne me félicite pour l’évolution de mon style graphique qui a gagné en maturité en cinq ans : j’adore qu’on me dise ça ! Pas tellement pour le plaisir de me faire passer la pommade mais parce que ça me conforte dans l’idée que mes efforts pour me perfectionner ne sont pas vains. Un autre spectateur rebondit sur mes dessins perçus, à tort, comme sexistes et rapporte à l’assistance que Raphaël Enthoven, qui était de passage à Brest pour le festival Longueur d’ondes, a été accueilli à coups de boules puantes par des militants de je ne sais plus trop quoi et peu importe car, de toute façon, leur cause est desservie par cet acte imbécile. Imbécile mais un peu plus courageux que les internautes qui, comme le fait remarquer une autre personne, profitent de l’anonymat que leur procure le web pour me critiquer !