Mercredi 13 février
10h : Je me rends au centre socioculturel de ma commune pour y trouver la connexion qui fait toujours défaut à la maison ainsi qu’à quelques voisins. Sur place, on m’annonce que la foudre a également cramé la box du centre. Qui aurait cru qu’un orage suffirait à faire renvoyer tout un quartier trente ans en arrière ? C’est là qu’on voit la fragilité de notre civilisation fondée sur l’électronique : ça me rappelle ceux qui avaient vécu le passage au XXIè siècle à la bougie à cause de la « tempête du siècle »… Quand j’étais petit, je m’imaginais qu’à la seconde même où l’on passerait à l’an 2000, le monde se mettrait subitement à ressembler au futur tel que le représentaient les films de science-fiction de nos grands-parents ; aujourd’hui, plus ça va et plus j’ai envie de dire : « Le troisième millénaire, remboursez ! »
12h : Je déjeune avec mes parents, ce qui est devenu rare. Mon père juge que Free met du temps à rééquiper les foyers dont la box a rendu l’âme : ma mère lui répond que cette lenteur n’est pas étonnante « si on n’est pas les seuls à avoir bousillé notre box » ! Je me sens obligé de corriger ma maman en lui précisant qu’on n’a rien « bousillé » et que nous n’avons aucune responsabilité directe dans cet incident : bien sûr, on pourrait m’opposer une longue démonstration sur la responsabilité des activités humaines sur les caprices du climat mais, ce que je veux dire pour l’heure, c’est que notre box n’a pas grillé à cause d’une bêtise de notre part ; c’est peut-être un détail pour vous mais, pour moi qui ait tendance à culpabiliser facilement, je tiens à ce que les choses soient claires et qu’on ne me mette pas sur le dos la responsabilité de toutes les tuiles qui me tombent dessus !
Jeudi 14 février
11h30 : Je retrouve une connexion web au Béaj Kafé, où j’ai mes habitudes, ce qui me permet de constater que, privé d’Internet pendant plus d’une journée, je n’ai pas perdu grand’ chose. Très honnêtement, je n’en suis pas surpris outre mesure…
Vendredi 22 février
22h : La connexion web est enfin rétablie. A l’issue de cette semaine qui m’a fait faire un bond technologique de trente ans en arrière, je réalise à quel point Internet m’a, somme toute, peu manqué : à bien y réfléchir, c’était même un soulagement d’avoir un prétexte en béton armé pour ne plus vivre sous la pression de devoir répondre à mes mails en moins de vingt-quatre heures et ne plus consulter ces usines à conneries que sont les réseaux sociaux. J’envisage sérieusement de réduire drastiquement mes activités sur le web, par exemple en ne mettant à jour le Blogquin qu’une fois par semaine. D’autre part, c’est décidé : plus question pour moi de me forcer à raconter chaque jour de ma vie sur ce site. Fini, le journal du professeur Blequin : bientôt, en exclusivité pour Le Graoully déchaîné, je vous présenterai la Blequinclopédie, l’instrument indispensable et définitif pour une connaissance vraiment pointue du monde qui nous entoure ! Ou presque…
FIN et commencement…