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Le journal du professeur Blequin (4)

Publié le 11 septembre 2019 par Legraoully @LeGraoullyOff
Le journal du professeur Blequin (4)

Votre serviteur avec Cabu.

Lundi 9 septembre

16h : Ariane Carletti nous a quittés la semaine dernière. J’ai pensé un instant la dessiner rejoignant Cabu au Paradis mais je préfère éviter ce type de nunucherie que Cabu lui-même déconseillait… De surcroît, je n’ai pas connu l’époque de Récré A2 et je détestais le Club Dorothée, je serais donc très mal placé pour rendre hommage à cette animatrice. Je pourrais aussi dire que sa fille, la jolie Eléonore Sarrazin, n’aura pas de mal à trouver des hommes volontaires pour la consoler, mais je ne tiens pas à être épinglé sur  #MeToo comme un vulgaire Jean-Marie Bigard.

Le journal du professeur Blequin (4)

20h : Il y avait longtemps que je n’avais plus entrepris d’encrer une BD à la plume, travaillant au marqueur à pointe de pinceau la plupart du temps. J’ai un mal de chien à m’y remettre, je constate que la plume est un outil qui demande un entraînement régulier pour être prise en main et qu’il suffit de le lâcher pendant quelques mois pour prendre beaucoup d’aisance… Je vous parle de ça parce que je sais que le public ne se rend pas compte des efforts que doit fournir un dessinateur pour produire une image qui sera parcourue en quelques secondes : si c’était mieux connu, peut-être que les artistes se porteraient mieux ! Peut-être.

Mardi 10 septembre

11h30 : Je me rends aux archives municipales ; la fréquentation de ces lieux me fera toujours éprouver des sentiments contradictoires : d’un côté, je prends plaisir à consulter de vieux documents et à y découvrir des informations que je n’aurais jamais pu trouver ailleurs ; d’un autre, j’ai du mal à m’habituer à leur règlement imbécile qui m’oblige à laisser blouson et sacs au vestiaire et à prendre mes notes au crayon gris, et l’endroit est si propret qu’il en devient sinistre. Je l’avoue, j’aurais aimé connaître l’époque où il fallait fouiller dans un tas de papiers poussiéreux, sans devoir tout demander à un fonctionnaire… Pour ne rien arranger, la dame qui m’accueille et qui me demande de lui redonner mes coordonnées (jusqu’ici, c’est normal), répète mes réponses à voix haute comme si elle tenait à ce que les autres usagers les entendent ! C’est d’autant plus insupportable qu’on peut lire sur les murs qu’on est censé parler à voix basse… Faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais et tout le tralala, quoi !

Mercredi 11 septembre

20h40 : Il y a dix-huit ans, nous étions tous américains. Oui, j’en parle au passé car, je ne sais pas pour vous, mais j’ai le net sentiment qu’il est devenu difficile de se sentir solidaire des Etats-Unis depuis l’élection de qui-vous-savez… Bien sûr, ça ne fournit aucune légitimation rétrospective à ces attentats abominables : parmi les victimes, il y avait des employés, des manuels, des anonymes qui n’étaient pour rien dans le mal que l’Amérique du grand capital fait aux trois quarts de l’humanité, y compris sur son propre sol. Mais la mort de tous ces innocents, a contrario, ne fournit aucune légitimation à l’élection de ce gros con ! Not in their name ! Quand Donald le connard est devenu président, je me suis dit que les victimes du 11 septembre 2001 étaient VRAIMENT mortes pour rien…

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