J’ai de la route à faire, j’ai réservé le TER
Je dois partir aujourd’hui, j’en baille déjà d’ennui.
Mes bagages sont fin prêts, je n’ai pas traîné.
J’ai si peur du retard que j’ai fait ça dare-dare,
Ils sont bouclés à fond et je tourne en rond
Car je pars dans deux heures, et c’est une sueur.
Si j’entreprends fût-ce un sonnet, il me faudra tout déballer.
Je ne les connais que trop, ces heures zéro !
Trop tôt pour partir, juste bon à se tarir.
Ce n’est même pas reposant, je surveille le cadran,
Un œil sur un livre connu par cœur, l’autre sur l’heure.
Ainsi s’écoule l’attente, stressante et paralysante.
Tout n’est que vacuité, laideur et médiocrité.
Et à dix minutes du départ, un éclair me vient sur le tard :
J’ai oublié un objet capital, je dois le fourrer en malle.
J’arrête de m’ennuyer, je commence à transpirer.