En lisant ton journal j’ai vu en face
Tout ce qui t’indigne, ce qui te tracasse,
Tes cris que tu ne pousses qu’à voix basse
Pour ne pas abîmer ta carapace.
En lisant ton journal j’ai mieux compris
La genèse de tes pleurs, de tes cris,
Ce foyer irrépressible de vie
Dont la modeste aumône est mon abri.
En lisant ton journal, j’ai découvert
Que tu as vraiment fait toutes les guerres
Et que ton cœur n’est pas un fruit de serre
Trempé dans un mauvais sirop de pierre.
En lisant ton journal j’ai bien senti
Que ma curiosité était impie
Et, jusqu’à l’auriculaire, rougi,
J’ai remis le voile sur tes écrits.