Le succès annoncé du dernier album d’Astérix, La fille de Vercingétorix, risque de donner des idées dans le microcosme du 9ème art. Imaginons un instant que d’autres séries classiques de la BD consacrent un épisode à la fille, réelle ou présumée, d’un personnage historique ou mythique plus ou moins lié à l’univers de ses héros : ce ne serait pas triste…
Buck Danny et la fille de Hirohito
Takako : Vous savez, Danny-san, le Japon a bien changé depuis l’époque où nos deux pays se faisaient la guerre ! Mon père l’empereur a retenu la leçon de sa défaite et je vous garantis que vous n’aurez plus envie de traiter mon peuple de « Faces de citron » ! Je repose donc ma question : voulez-vous m’épouser ? Être l’époux d’une princesse impériale ne vous tente pas ? Et puis vous parachèveriez la réconciliation entre deux grands peuples !
Buck Danny : Désolé, votre altesse, mais j’ai promis à mon père, sur son lit de mort, que je ne me marierais qu’avec une Américaine. Et puis je suis encore un peu jeune, j’attendrai d’avoir 50 ans de service derrière moi. Pour l’heure, ma seule amante, c’est ma patrie ! Sayonara !
Takako : Grmbl ! C’est ça, va te branler dans ta chambrée, puceau ! Tiens, je vais aller voir Sonny Tuckson, il ne se fera pas prier pour m’embrasser, lui !
Lucky Luke et la fille du général Custer
Mary N. Custer : Monsieur Luke, vous êtes un héros de l’Ouest et un Américain blanc : votre place est à mes côtés, à exterminer ces Peaux-rouges !
Lucky Luke : N’insistez pas, Miss Custer ! Nous sommes en paix avec les Indiens et je ne vous laisserai pas mettre la région à feu et à sang !
Mary N. Custer : Hum ! Je pensais que vous seriez plus patriote ! Mais tant pis pour vous ! Je me débrouillerai et je vengerai mon père ! L’Amérique aux Américains !
Lucky Luke : Pauvre folle ! Cette Mary N. me fait de la peine !
Iznogoud et la fille de Mahomet
Fatima Zahra : Parfaitement, grand vizir Iznogoud, je suis bien Fatima la resplendissante !
Iznogoud : Resplendissante, tu parles !
Fatima Zahra : N’insulte pas la fille de ton prophète ! Je vais te faire une proposition que tu ne pourras pas refuser : épouse-moi ! Tu deviendras le gendre du prophète et personne ne contestera ta légitimité à exercer le pouvoir à la place de ce gros enflé d’Haroun El Poussah !
Dilat Laraht : Non, patron ! Ne l’écoutez pas ! Elle pourrait être votre grand-mère ! Souvenez-vous du scandale avec Ibn Banier et Aïcha Bettencourt !
Iznogoud : Dilat, il faut savoir se salir les mains pour réussir en politique !
Dilat Laraht : Mais patron, là, il n’y a pas que la main que vous allez vous salir…
Johan et Pirlouit : la fille de Du Guesclin
Johan : Vous voulez sauver l’honneur de votre père, mais il n’a connu que des victoires, que je sache !
Bertine Du Guesclin : Faux, messire Johan ! Certes, mon valeureux père, le grand Bertrand Du Guesclin, fit tomber les unes après les autres toutes les places fortes de Bretagne ! Toutes, SAUF UNE ! La forteresse de Brest qui a résisté à tous ses assauts (ndlr : authentique) ! J’ai donc décidé de venger mon père et de donner une leçon aux Brestois !
Pirlouit : Johan, on ne va pas rentrer dans son jeu, hein ? C’est du suicide ! Les gens de Brest, je les connais, ils sont complètement fous : ils veulent tendre un fil au-dessus de leur fleuve pour passer sur l’autre rive !
Johan : Ah oui ? Et bien moi, je trouve que ce n’est pas une mauvaise idée ! Mais ça risque d’être long à mettre en place…
Silex & the city : la fille de Lucy
Lucette : Snif ! Malgré tous mes efforts, personne ne s’intéresse à moi, monsieur Dotcom ! Il n’y en a que pour Maman !
Blog Dotcom : Ah, c’est sûr que quand on est dans l’ombre d’une hominidée hyper-darwinable, c’est pas facile-facile, de se faire un nom !
Spam Dotcom : En même temps, ce n’est pas en vous contentant de marcher dans les pas de votre mère que vous allez percer ! La bipédie, ça n’impressionne plus personne, de nos jours !
Blog Dotcom : Enfin chérie, elle va quand même pas marcher sur les mains !
Spam Dotcom : Et pourquoi pas, Blog ? Tu sais, si les dinosaures avaient su innover au lieu d’imiter leurs ancêtres, ils n’auraient jamais disparu !
Gaston et la fille de Franquin
Gaston : Et si on disait que, dans le film, De Mesmaeker serait en fait un méchant qui voudrait délocaliser le journal de Spirou en Chine et que je sauverais l’entreprise en faisant rater la signature de ses contrats ?
Isabelle Franquin : Pas question ! Vous trahissez complètement l’esprit du travail de mon père ! C’est une honte !
Gaston : Boah, ça va, on pourrait rendre l’histoire un peu plus optimiste que du temps de votre papa dépressif…
Isabelle Franquin : Rogntudju ! Lagaffe, mon père n’était pas un dépressif, je vous l’ai déjà dit mille fois !
Gaston : M’enfin, on peut plus rien dire, de nos jours !
Tintin et la fille de Léon Degrelle
Arthurine Degrelle : Monsieur Tintin, je vous en supplie, aidez-moi à prouver que mon père était un brave type !
Tintin : Jamais ! Je sais que c’est dur à admettre pour vous, mais votre père était un nazi de la pire espèce !
Arthurine Degrelle : Enfin, il a été votre ami, non ?
Tintin : C’est ce qu’il a toujours prétendu, mais c’est faux ! C’était avec ma première femme qu’il était ami !
Capitaine Haddock : Tonnerre de Brest ! Parce que vous avez été marié, Tintin ?
Tintin : Flûte ! Je me suis démasqué !
Les Simpson et la fille de George W. Bush
Homer Simpson : Oooh, mais pourquoi vous voulez absolument être élue ? Vous trouvez que votre grand-père et votre père n’ont pas fait assez de conneries ?
Barbara Pierce Bush : Monsieur Simpson, je sais que vous avez eu un différend avec mon grand-père, mais c’est du passé ! Avec un colistier comme vous, je serais sûre d’être élue !
Homer Simpson : Mais j’ai pas envie de faire de la politique, c’est trop de boulot ! Et pis j’suis pas sûr d’être compétent !
Barbara Pierce Bush : Justement ! Depuis l’élection de Trump, je sais que l’avenir est aux incompétents !
Homer Simpson : D’oh ! Marge ! Apporte-moi le flingue de Maggie, j’ai envie de m’en servir !
Blake et Mortimer et la fille de Basam-Damdu
Miss Basam-Damdu Jr : Ah ! Ah ! Ah ! Je vais venger mon empereur de père et devenir maîtresse du monde ! Et cette fois, vous ne pourrez pas m’en empêcher, professeur Morti… Mais ? Mais ? Que m’arrive-t-il ? Je me dissous ! Au sec…
Philip Mortimer : Et voilà le travail, old chap !
Francis Blake : Félicitation, Philip ! Une fois de plus, votre génie aura sauvé le monde libre !
Philip Mortimer : Oh, ce n’était pas si difficile, Francis ! Il suffisait de remettre la main sur le réalismotron, grâce auquel Edgar P. Jacobs injectait dans nos aventures la dose de réalisme suffisante pour les rendre crédibles, et de pousser la manette au maximum pour faire disparaître la fille imaginaire d’un empereur lui-même fictionnel !
Francis Blake : Voilà en tout cas qui prouve, mon cher Mortimer, qu’en bande dessinée comme ailleurs, on n’a pas fini de s’abreuver à la source de l’inspiration des grands anciens !
Là, je suis bien d’accord avec le capitaine Blake !