Mercredi 13 novembre
22h05 : En ce jour de triste mémoire, j’ai quand même décidé de retourner au festival du film court pour assister la séance « Panorama animation 1 » ; mon film préféré dans ce florilège est La Traque de Natacha Baud-Grasset, dont les images sont vraiment fortes. Sorti de ça, j’avoue que je ne suis qu’a moitié emballé : Le Mans 1955 de Quentin Bailleux est trop classique dans la forme et donne une image excessivement positive d’une activité que j’abomine, la formule 1 ; quant à L’heure de l’ours d’Agnès Patron, c’est du déjà vu partout ailleurs, de même que Metamorphosis qui conclue la séance. Je sors quand même content car je suis globalement bon client de l’animation sous toutes ses formes, à plus forte raison quand elle s’éloigne des canons disneyens ! Je n’oublierais jamais le jour où, encore étudiant, j’ai dit à mes camarades que je n’étais pas fan de Disney : elles m’avaient ensuite demandé « Tu n’aimes pas les dessins animés », comme si le seigneur de Burbank était la norme intangible en matière d’animation ! Le dessin animé, c’est comme la peinture ou la BD, tous les styles ont le droit d’exister et il ne faut pas placer un type de graphisme sur un un piédestal au point de le rendre hégémonique ! Malheureusement, force est de constater que ce n’est pas clair pour beaucoup de gens : à la sortie, je demande son avis à un collègue, il me répond franchement qu’à ses yeux, l’histoire du dessin animé s’est arrêtée avec Tex Avery ! J’adore moi-même le créateur de Droopy, mais de là à lui faire jouer le rôle que certain(eàs attribuent à l’oncle Walt…
23h50 : J’ai raté le bus de quelques minutes seulement, j’en ai pour 40 minutes d’attente afin d’attraper le prochain. Si la séance avait commencé à l’heure, ça ne serait pas arrivé ! Je me dirige vers le seul bar encore ouvert : on m’y annonce que ça va fermer incessamment… Il y a encore beaucoup à faire pour que la ville ne soit plus le domaine réservé des possesseurs de bagnoles !
Jeudi 14 novembre
10h : Prenant le bus pour aller faire une course, je m’étonne, quand le véhicule arrive au niveau de Kerichen, de voir autant de lycéens monter ! J’aurai l’explication en passant près de la place de la Liberté : il y a une manif ; je parie que le prof de ces gosses était en grève… Mais ce n’est pas une raison pour pousser des cris dans le bus ni pour y chanter à tue-tête du Bigflo & Oli ! Quant à la manif, elle me fait pitié : comme la place de la Liberté est actuellement « condamnée » pour cause d’installation du marché de Noël, ils n’ont qu’un tout petit espace pour se rassembler ! N’empêche que si ces syndicalistes avaient des couilles au cul, ils bousculeraient les grilles qui barrent l’entrée de la place et foutraient la merde dans les préparatifs de cette foire annuelle de l’artisanat bidon ! Je repense au dessin de Wolinski où des ouvriers crient à leur délégué syndical qu’ils veulent faire la révolution, ce à quoi il répond « Mais vous êtes fou, le gouvernement et les patrons ne marcheront jamais ! »
10h30 : J’apprends la mort de Raymond Poulidor. Après Johnny Hallyday et Jacques Chirac, encore une idole des beaufs qui s’en va ! Non, je ne me réjouis pas de sa mort, et ce, pour une raisons simple : ses fans ne sont pas moins cons qu’avant son décès…