Samedi 30 novembre
10h : Me voilà à la librairie Dialogues pour me faire dédicacer mon exemplaire du numéro 4 de la revue Casier[s]. C’est en conversant avec l’un des dessinateurs, que j’ai la confirmation de ce que je supposais en voyant une file déraisonnable au niveau d’une pompe à essence : pour protester contre les menaces qui pèsent sur leurs avantages fiscaux, les employés du BTP ont annoncé le blocus des dépôts pétroliers, et il n’en a pas fallu plus pour que les fondus du vroum-vroum se ruent sur l’essence comme si leurs vies en dépendaient ! Mais ce sont plutôt leurs morts qui en dépendent : cette consommation immodérée d’hydrocarbures va nous faire crever ! Hier, je réussissais enfin à me procurer un album de Reiser qui manquait à ma collection, reprenant des dessins réalisés en 1975 : en ce temps-là, « l’ange féroce » de Hara-Kiri se délectait à rire de ses compatriotes qui, devant la montée des prix du pétrole, pleuraient un mode de vie qui les menait à leur perte ! Si Reiser pouvait constater à quel point les Occidentaux ont peu changé en 45 ans, je ne suis pas sûr qu’il en rirait encore…
19h : En une journée, j’aurai fait trois fois l’aller-retour de Lambézellec jusqu’à Dialogues pour profiter de la présence de tous les dessinateurs de Casier[s] et obtenir les dernières dédicaces qui me manquaient. C’est d’autant moins raisonnable que j’ai des dessins à finaliser et toute une expo à préparer : je vous laisse décider si je suis fou, maso, têtu ou passionné ! Peut-être les quatre à la fois…Dimanche 1er décembre
16h : Sortie au marché de Noël de Bohars avec une bonne amie et son fils. Je ne débourse pas un centime, je profite simplement d’un instant privilégié avec une personne qui m’est chère : de toute façon, rien ne me fait envie, l’artisanat y est aussi bidon qu’à Brest, j’ai même pitié du type habillé au Père Noël, qui est à peu près aussi crédible que Carla Bruni dans un rôle de bonniche. Seul avantage : ce n’est pas en plein air et les visiteurs ne se caillent pas les meules. Car il fait déjà froid, je ne serais pas étonné qu’on ait de la neige cette année ! Et là, il n’aura servi à rien aux fous du volant de s’être rués sur les pompes à essence : une voiture dont le réservoir est plein ne roule pas mieux dans la neige ! Comme disaient les Guignols de l’info, « une mouette bourrée d’essence n’avance pas plus vite »…
Lundi 2 décembre
11h30 : Peu après avoir décroché mon exposition à la mairie de quartier de l’Europe, je viens d’en accrocher une autre à la mairie de quartier de Saint-Pierre. Ayant été marqué par le discours qu’avait tenu l’élue présente au vernissage à Europe, j’ai décidé de proposer un contenu plus mordant à Saint-Pierre : après tout, c’est une mairie socialiste, ils sont démocrates et ils ont sûrement manifesté le 11 janvier 2015, alors qu’ils assument ! Cela dit, je n’ai pas pu m’empêcher de redouter que les employées de mairie présentes lors de l’accrochage ne me censurent un dessin. Mais non, rien ! Même le dessin le plus « dur », celui où l’on voit Depardieu remplir son verre avec le sang d’une tête fraîchement coupée par son ami le despote tchétchène Ramzan Kadyrov, ne suscite qu’un petit sourire… C’est peut-être mon style faussement naïf, « tendre » même d’après certains, qui fait passer certaines pilules.
18h : Je me rends au vernissage du groupe Léon’art à la mairie de quartier de l’Europe dont je suis désormais un familier : ça mérite le détour, ne serait-ce que pour se rappeler qu’il existe une multitude de techniques picturales et qu’il en va en peinture comme dans tous les arts : il y en a pour tous les goûts.