Vendredi 28 février
10h : Passage au marché, où des gens distribuent des tracts électoraux. Bien que dépourvu de la plus petite envie de lire ce qui doit être probablement une tartine de langue de bois, je prends quand même la peine de voir quelle est la tendance représentée par ces bateleurs : ouf, ce sont les écologistes ! Depuis le début de la campagne, l’extrême-droite brille par sa discrétion à Brest : je n’ai vu la maudite flamme du Rassemblement Nauséabond qu’une fois en tout et pour tout, qui plus est dans les circonstances un peu spéciales que j’ai racontées dans un précédent article. Pourtant, je sais que les fascistes ont un candidat dans ma ville (ou une candidate, je ne me rappelle même plus de son sexe, c’est dire), la grosse blonde était même venue le (ou la) soutenir, mais je n’ai vu aucune de ses affiches et encore moins un de ses militants distribuer des tracts sur la voie publique. Je ne vais évidemment pas m’en plaindre, d’autant que les idées de l’extrême-droite sont déjà suffisamment représentées par Bernadette Malgorn ! Mais cette situation ne me motive pas à combattre activement le RN, d’autant que je garde le cuisant souvenir des municipales de 2014 où mes appels à se mobiliser contre ce parti me valaient d’être traité de naïf voire de privilégié ! Que les autres villes se démerdent !
15h30 : Je commence l’accrochage de ma nouvelle expo au Temple du Pharaon, avec une demi-heure de retard sur ce que j’avais prévu : il a bien fallu que j’attende l’arrivée du patron, or celui-ci avait du retard parce qu’il était allé accompagner sa femme à l’hôpital… Non, pas pour ce que vous croyez : certes, il y a bien un cas de coronavirus à Brest, mais il s’agit d’un homme de 72 ans, et à cet âge-là, si tu n’as mal nulle part, c’est que tu es mort… En tout cas, si j’ai l’impression de frôler la mort moi-même, c’est pour d’autres raisons : les emplacements pour les cadres sont situés au-dessus d’une banquette sur laquelle je suis bien obligé de grimper pour accrocher mes choses, et je suis même obligé d’utiliser un escabeau que le patron tient à la main pour m’éviter de me casser la gueule… Je finis l’installation en nage : qu’on ne me dise plus jamais que les artistes sont des fainéants !
17h : Je fais encore quelques pas en ville pour régler trois bricoles. Je peux enfin voir de près une affichette que je n’avais qu’aperçu jusqu’à présent : vous allez dire que je suis obsédé, mais j’avais vraiment cru qu’il s’agissait d’une affiche du RN, la femme qui y était représentée étant assez moche pour être une fasciste. Mais non, il s’agissait seulement d’une annonce pour le spectacle d’une dame qui joue les concierges, qui plus est au Béaj Kafé, cet endroit que j’affectionne moi-même et que les militants RN ne doivent pas fréquenter assidument… Je confirme donc que je n’ai vu absolument aucune affiche d’extrême-droite à Brest depuis le début de la campagne ! Il y a des trucs qui vous réconcilient avec votre ville…