Samedi 14 mars
13h : Coronavirus ou pas, j’ai quand même maintenu mon déjeuner chez mes parents, ça leur a fait plaisir à eux aussi. J’ai ainsi l’occasion de voir l’intégralité de la page où était parue ma déclaration contre la proposition de police municipale : sur six personnes interrogées, nous n’avons été que deux à nous prononcer contre ! Il y a trois « pour » et un « pour, mais »… Quelle pitié ! Je me demande vraiment de quoi les gens ont peur : Brest n’est pas Nice, ce n’est pas dans leurs besaces que les voleurs risquent de trouver de quoi faire fortune ! Pour ma part, voilà un an que je vis à Brest, et tout ce que j’ai rencontré, ce sont des types qui me demandaient si je cherchais de la drogue : je leur ai juste dit que je n’en voulais pas et ils m’ont laissé tranquille… Rien de bien méchant ! Je n’approuve pas ce genre de trafic souterrain, mais ce n’est pas ça qui met le plus en péril la vie des gens ; sauf peut-être celle des consommateurs, mais ça, c’est leur problème !
Dimanche 15 mars
20h : Vous commencez à me connaître : dans l’absolu, je suis plutôt du genre « ni dieu ni maître », et je suis bien convaincu que notre système de démocratie représentative est plein de défaut ; mais je suis aussi convaincu que c’est le moins mauvais des compromis envisageables entre la réalité inexpugnable du pouvoir et la nécessité de rendre cette réalité vivable pour une majorité de personnes. Je veux dire par là que j’ai beau rêver d’un monde sans pouvoir, je sais pertinemment que ce n’est qu’un rêve : même dans un monde sans société organisée, il y aura toujours un ou plusieurs types un peu plus forts (physiquement ou moralement) que les autres, pour imposer leur loi aux autres. Alors autant garder la loi des plus nombreux, même si c’est trop souvent la loi des plus cons, car c’est finalement le meilleur rempart contre la loi du plus fort : plutôt Léviathan que Béhémoth. Tout ça pour dire que je me félicite d’apprendre que François Cuillandre soit finalement arrivé en tête du premier tour des municipales brestoises : quitte à ce que ma ville ait un maire, j’aime autant garder ce petit bonhomme épatant, à plus forte raison dans le contexte pour le moins troublé que nous traversons. Je sais que tout le monde ne va pas approuver ce que je viens d’écrire, mais tant pis.
Lundi 16 mars
14h30 : Je reçois un mail d’une amie originaire de Chine, mariée à un français et résidant à Rennes. J’avais appris qu’elle était retournée au pays natal pour fêter le nouvel an chinois en famille et, faute de nouvelles de sa part, je pensais qu’elle était toujours là-bas ! Imaginez donc mon soulagement en apprenant qu’elle avait pu repartir et retrouver son chéri qui a dû se faire un sang d’encre… De surcroît, le simple fait qu’elle ait pu rentrer en France prouve qu’il ne faut pas perdre espoir : cette épidémie est fâcheuse mais n’est pas une fatalité…