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610 – La Monarchie Minuscule

Publié le 26 mars 2020 par Stiop

Passer de l’état de sidération à celui de confinement, puis de déni à celui de discipline, en si peu de jours, quelle trajectoire improbable. Confiné aux confins de chez soi… Je regarde comme un automate les idioties que l’on m’adresse sur tous les réseaux sociaux. L’être humain en cage est en demande de nourriture futile, de créativité facile et d’imagination à portée de cerveau. Je mange, je bois, je regarde l’extérieur comme un terrain de jeu inaccessible, je ne parviens plus à réfléchir tant l’obsession de contempler notre triste sort obstrue toute forme de pensée.

Je me gave des chaînes d’infos qui comptabilisent le nombre de morts dans tous les pays ; le reste de l’humanité n’est-il devenu qu’un triste cimetière dont j’aperçois les lointains murs ? Et si c’était tout près ? J’habite une ville de 11 000 habitants et déjà plus de 1 000 morts en France, alors je me représente mes voisins, mes camarades d’associations sportives, les parents d’élèves, les commerçants, les enseignants, tout ce petit monde environnant qui se compte en dizaines de personnes, et je me dis : êtes-vous en mesure de me certifier que vous ne gonflerez pas les macabres statistiques dans quelques heures ?

Ah ! On nous dit que les dauphins sont revenus à Venise, que l’air est inhabituellement respirable à Paris et que les papillons se remettent à danser dans les jardins. Le prédateur ultime est en cage, le destructeur massif est désarmé, le pollueur est contaminé. Boomerang ! Est-ce une revanche de l’infiniment petit contre la grandeur assassine que l’humanité tente de construire depuis des siècles ? Virus grippal, virus informatique, virus…, un bon vieux mot latin qui vient balayer ce monde de geeks bouffi par l’intelligence artificielle et par l’arrogance des puissants.

Survivre. Non, pas sur-vivre, résister, nous n’étions pas préparés. Les gouvernants pourront toujours se satisfaire de la baisse « significative » des accidents de la route, de la criminalité ou de toute autre statistique hors norme, il nous reste quoi ? Du riz et des pâtes dans nos armoires, des doutes, et une sorte de contemplation maladive de l’endroit où nous nous sommes rendus.

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L’Australie a cramé des millions d’hectares il y a quelques semaines, vous en êtes où là-bas ? Le virus a chaud ? Il se brûle le crâne ? Ah, le monarque humain mis à genoux par une bestiole microscopique qui porte couronne, chapeau, sa Majesté Infectieuse. Nous sommes des nains maintenant, des poussières qui s’agglutinent dans les crématoriums. Et l’Afrique, bon courage, parce que lorsque l’épicentre de cette pandémie se focalisera sur les plus démunis, pendant que nous autres occidentaux nous sera retournés au restau, qui viendra jeter une regard de compassion sur ce Continent Africain ? Nous ? Nous serons trop occupés à rattraper le temps perdu. Et les USA, châtiés par leur arrogance, le retour au temps du Far West vous guette. Perdra sa couronne ?


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