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Le journal du professeur Blequin (75)

Publié le 04 avril 2020 par Legraoully @LeGraoullyOff
Le journal du professeur Blequin (75)

http://legraoullydechaine.fr/2020/04/04/le-journal-du-professeur-blequin-75-2/

Jeudi 2 avril

18h : Il parait qu'on transfère en Bretagne des malades de l'Est de la France parce que les hôpitaux sont saturés chez eux. Entre nous, je ne suis pas étonné que le taux de contamination soit bas dans ma région : entre l'alcoolisme, les suicides et les cancers de la peau, qui peut vivre assez vieux en Bretagne pour mourir du Covid-19 ?

Le journal du professeur Blequin (75)
Vendredi 3 avril

11h : Je suis bien étonné d'entendre sonner à ma porte ! J'interromps donc mon ménage pour voir qui brave le confinement pour me rendre visite : c'est la police ! Deux policières, masquées par la force des choses, qui me demandent si j'ai entendu du bruit hier soir... Facile à dire : l'isolation de l'immeuble est telle qu'on n'entend rien de ce que font les voisins ! Il est loin le temps, immortalisé par Binet dans Les Bidochon, où les locataires d'HLM pouvaient entendre jusqu'à la chute d'une aiguille chez le voisin du dessus - tout n'était pas mieux avant, loin de là. Quoi qu'il en soit, je ne sais plus très bien ce que j'ai répondu aux fliquettes, mais j'espère qu'il n'y a pas un locataire qui se met à péter les plombs : il ne manquerait plus que ça vienne s'ajouter au reste...

14h30 : La nature a horreur du vide, dit-on. On en a la confirmation : à défaut des loups, les sangliers sont entrés dans Paris. Au moins, les Parisiens auront autre chose à manger que du rat, ils ne revivront pas la Commune ! Gilles Lellouche devrait en profiter pour s'entraîner à les attraper, puisqu'il va jouer Obélix ! Plus sérieusement, ces cochons sauvages sont sûrement moins nuisibles que les cochons motorisés qui circulent à Paris en temps normal : vous ne me ferez pas croire que des crottes de sanglier puent plus que des moteurs à essence, même sans plomb ! Je l'ai dit, je le répète : quand le quotidien est déjà catastrophique, les catastrophes offrent de l'apaisement... Cela dit, heureusement qu'il n'y a plus de motorcrottes dans la capitale : vous imaginez les conducteurs réclamant une " prime de sanglier " ? Jacques Chirac se retournerait dans sa tombe...

Le journal du professeur Blequin (75)

Samedi 4 avril

10h : Avant le confinement, nos villes étaient pleines de porcs qui jetaient leurs mégots de cigarettes par terre, de rats qui accaparaient à eux seuls deux ou quatre places assises dans les transports en commun, de macaques qui ne levaient pas les yeux de leurs smartphones, de vieux chameaux qui doublaient dans la queue sous n'importe quel prétexte, de hyènes qui étaient presque prêtes à tuer pour acheter avant vous la dernière merde à la mode, de buffles motorisés qui éclaboussaient sans remords les sans-bagnoles et ne s'arrêtaient jamais pour un piéton, d' ânes bâtés qui vous interpellaient bruyamment comme s'ils étaient de vieux amis, de grenouilles de bénitier qui vous vendaient des illusions comme une vieille pute vendrait son corps, de pintades malveillantes qui vous regardaient avec haine et déversaient du fiel dans votre dos, de grosses vaches rébarbatives qui contrôlaient les titres de transport... Bref, les animaux sauvages qui débarquent en ville pendant le confinement ne risquent pas de changer grand' chose à l'ambiance de nos cités, en définitive !


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