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La barbarie à la française

Publié le 17 juin 2020 par Legraoully @LeGraoullyOff
La barbarie à la française

http://legraoullydechaine.fr/2020/06/17/la-barbarie-a-la-francaise/

" Ils crient, ils pleurent et ils s'indignent de cette immonde mise à mort, mais ils oublient que la guillotine, chez nous aussi, ça plaît encore. " (Renaud)

Apparemment, les infirmières, pour les flics, c'est comme leurs épouses : ils les soutiennent tant qu'elles restent à leur place, mais dès qu'elles sortent de l'hôpital ou de la cuisine, ils leur cognent dessus !

Plus sérieusement, savez-vous à quoi j'ai tout de suite pensé en voyant la photo de cette pauvre femme plaquée au sol par trois policiers ? Et bien figurez-vous que ce n'était même pas à l'une des autres actions d'éclat du même type qui jalonnent l'histoire de la police française. Pourtant, j'habite à Brest, la ville d'Édouard Mazé, je suis donc bien placé pour connaître cette triste réalité... Non, c'était plutôt à une de ces glorieuses images de la libération où l'on voyait de vaillants citoyens qui, après avoir fait dans leur froc face aux Allemands pensant quatre ans, se mettaient à cinq pour tondre une femme. C'est curieux, non ? Pour moi, le visage de la barbarie à la française n'est pas forcément celui de la police ! Je ne dois pas être normal ! Encore que...

Des flics qui chargent des personnels soignants protestataires, ça n'est pas une nouveauté : il y en avait déjà bien avant le coronavirus. Et que faisaient les soignants, à l'époque ? La même chose qu'aujourd'hui : ils alertaient contre le manque chronique de moyens. Seulement, que faisaient les bons Français à cette époque ? Rien, à part pester conte ces " salauds de fainéants de fonctionnaires " qui les " prenaient en otages ". Aujourd'hui, les braves gens les soutiennent parce que l'épidémie a donné raison aux contestataires : il aura fallu près de trente mille morts pour en arriver là ! Quand l'épidémie sera enfin derrière nous, est-ce que nos compatriotes auront retenu la leçon ou est-ce qu'ils vont à nouveau être frappés d'amnésie ?

Ajoutez à ça que l'infirmière s'appelait Farida : dans une France où Eric Zemmour peut dire impunément que seuls les prénoms de saints chrétiens devraient être autorisés, où Marine Le Pen a recueilli 35% des voix aux dernières présidentielles et se sent autorisée à souiller la mémoire des résistants de l'ïle de Sein, il n'est pas exagéré de dire que les flics qui prennent d'assaut tout ce qui n'a pas une tête de gaulois ne font que transposer en actes ce que la société fait déjà en parole depuis des années... Par-dessus le marché, Farida est asthmatique : je suis bien placé pour savoir qu'en France (et ailleurs), les personnes en situation de handicap sont considérés comme des sous-hommes s'ils ne prennent pas la peine de développer des talents de phénomènes de foire ! C'est tout juste si on ne leur reproche pas ouvertement de ruiner la sécu et de demander toujours plus de privilèges !

Tout ceci pour dire : aujourd'hui, les braves gens prennent la défense de Farida, l'infirmière asthmatique, mais ils oublient que ça fait déjà longtemps qu'on vit dans un monde de sauvages où l'on méprise les gens qui sauvent des vies, où l'on rejette les humains qui viennent d'ailleurs et où l'on écrase les personnes vulnérables. Pour résumer : soignantes, soignants, aujourd'hui, vos concitoyens vous soutiennent, profitez-en, car... Ça ne vas pas durer !


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