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Le journal du professeur Blequin (102)

Publié le 18 juin 2020 par Legraoully @LeGraoullyOff
Le journal du professeur Blequin (102)

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Mardi 16 juin

11h30 : Je descends dans un bar-tabac pour y récupérer un colis. J'y étais déjà venu plusieurs fois pour les mêmes raisons, mais il n'avait pas encore pu rouvrir en tant que débit de boissons - c'est triste à dire mais, mine de rien, les établissements de ce genre avaient bien fait d'anticiper en prenant en charge des activités qui leur permettaient de ne pas être irrémédiablement condamnés en temps de crise. Aujourd'hui, ce bistrot reprend visage humain avec quelques clients, sans doute des retraités. A les entendre, leur seule préoccupation, c'est le temps qu'il fait : je ne sais pas si je dois les plaindre ou les envier... Peut-être les deux !

12h : Rentré chez moi, avant de déjeuner, je déballe mon paquet qui contient le premier tome de la Rubrique-à-brac : je l'avais commandé parce que j'en avais besoin pour un article universitaire (ça vous étonne ?) et parce que l'exemplaire qui reste chez mes parents est en piteux état, en grande partie à cause de moi qui l'ai lu et relu sans cesse à un âge où je n'avais pas encore pris pleinement conscience de la fragilité des livres... Mais quand je feuillette l'album, je ne suis pas étonné, rétrospectivement, de l'enthousiasme exacerbé qui s'était emparé de l'enfant que j'étais : cinquante ans après la parution de ce recueil, les pages du grand Gotlib n'ont rien perdu de leur force, elle restent incroyablement modernes, comme au temps où elles avaient fait entrer la bande dessinée d'humour dans l'âge adulte... Personne n'a fait mieux, depuis ! J'ai donc un peu honte d'avoir esquinté un exemplaire au point de devoir en racheter un : est-ce que ce rachat de ma part suffira à assurer mon propre rachat ?

Mercredi 17 juin

10h45 : Après une nouvelle marche, me voilà à Bellevue : ayant un peu de temps avant un rendez-vous, je m'arrête au café situé à l'intérieur du centre commercial de la place Napoléon III. On y pratique les mêmes prix qu'au petit bistrot que je fréquente depuis peu, mais l'ambiance me plait moins : il y manque l'authenticité des estaminets à l'ancienne, on sent trop qu'on est à deux pas d'un supermarché...

11h30 : Passage à la médiathèque de Bellevue ; il est à nouveau possible d'emprunter un livre aux bibliothèques publiques de Brest en le réservant sur Internet et en prenant rendez-vous pour venir le retirer. C'est un système similaire à celui de la bibliothèque universitaire, à ceci près qu'on ne doit pas retirer le livre soi-même des rayonnages : comme on a déjà précisé de quel ouvrage on a besoin, on vous l'a mis de côté et il vous suffit de donner votre nom au guichet pour qu'on vous confie l'opus. C'est d'autant plus agréable que ça vous dispense aussi de porter un masque. A la sortie, je croise une femme âgée accompagnée de sa petite-fille : elle me reconnaît et signale à la petite demoiselle que j'avais fait sa caricature il y a deux ans ! Elle s'était souvenue de moi mais, évidemment, je n'en avais gardé aucun souvenir : il y a des gens qui se prennent pour des stars pour moins que ça ! Je n'en suis pas là, mais après deux mois où j'ai eu le sentiment de n'être plus rien, ce genre de rencontre me réconforte.


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