Le journal du professeur Blequin (105)

http://legraoullydechaine.fr/2020/06/26/le-journal-du-professeur-blequin-105-2/

Mardi 23 juin

13h : Je prends mon premier bain de mer de l'été, avec d'autant plus de plaisir que j'ai bien cru que je n'y aurais même pas droit cette année... Je prends ma revanche sur ces semaines volées et, surtout, je sans que je ne me fais que du bien : je l'ai déjà dit, mais je le répète, il faut vraiment être stupide pour interdire l'accès aux plages en période d'épidémie ; ou alors il faut s'imaginer que tout le monde n'y va que pour le plaisir de s'entasser les uns sur les autres...

15h : J'attends le bus pour rentrer en ville ; une dame d'un certain âge déplore qu'il n'y ait pas de banc à l'arrêt. Est-ce l'effet bénéfique de la communion avec l'élément marin, qui me met de bonne humeur, ou le caractère pertinent de sa remarque, toujours est-il que je lui réponds et je reconnais que j'apprécierais moi-même de pouvoir m'asseoir après avoir nagé pendant une heure et demie. De fil en aiguille, je lui parle d'une amie enceinte qui aime marcher dans l'eau de mer pour soulager ses crampes aux mollets : mon interlocutrice ajoute que c'est aussi bénéfique, à terme, pour l'accouchement, en ajoutant cependant qu'elle n'a eu que deux grossesses ; pour faire un bon mot, je lui dis " et moi zéro " ! A ma grande surprise, elle me rétorque " Oui mais vous, vous êtes encore jeune "... Alors de deux choses l'une : ou bien elle n'a pas compris que je voulais ironiser sur le fait qu'en tant qu'homme, je ne serai jamais enceint, ou bien ma vanne était pourrie. L'un n'empêche pas l'autre.

17h : Après une étape sur la terrasse d'un bar (j'aime bien prendre une bière après avoir nagé), je reprends le bus pour rentrer : je ne suis pas si loin de chez moi, mais j'en ai déjà plein les pattes. Bien entendu, il faut mettre ce maudit masque... S'il se met à faire chaud, on va tous suer comme des porcs et étouffer, là-dessous ! On sera morts avant d'avoir pu attraper le virus, ce sera plus rapide, quoi ! Une humiliation supplémentaire : tout est bon pour faire sentir aux usagers des transports en commun qu'ils ne sont que des minables !

Mercredi 24 juin

10h : Et oui, encore sur la route... Il fait une chaleur, à vous dégoûter presque de marcher ! Mais si je m'enfermais dans un bus, ce serait encore pire, surtout sous ce fameux masque...

Jeudi 25 juin

16h : Retour au bercail après un second bain de mer qui m'a procuré un rafraîchissement bienvenu par ce temps lourd et orageux. En chemin, j'ai eu le loisir de voir les affiches électorales : depuis quelques jours, on peut lire sur certains panneaux " Bernadette Malgorn maire de Brest " : c'est censé faire apparaître cette idée comme une hypothèse envisageable, ça ressemble plutôt un titre de film d'horreur ! Quant à Marc Coatanéa, il pose aux côtés d'Edouard Philippe dont le soutien parait moins handicapant que celui d'Emmanuel Macron ; en attendant, ça fait deux personnages qui ont trahi leurs partis d'origine (le PS pour Coatanéa, LR pour Philippe) pour rejoindre LREM : une association de traîtres, ça donne vachement envie ! De toute façon, au vu de l'avance du maire sortant au premier tour, il est très improbable que l'un de ses deux adversaires puisse rattraper son retard en quelques jours de campagne... De manière générale, le second tour de ces élections ne s'annonce pas passionnant : LREM a déjà perdu, le RN ne fait pas d'étincelles, les écologistes n'ont pas eu droit à la " vague verte " annoncée, le PS et LR se sont bornés à sauver les meubles... Bref, ça va être " L'école des fans " à l'envers : personne ne va gagner ! Sauf l'abstention ! Je ne peux pas jeter la pierre aux gens : après l'épreuve du confinement, j'ai moi-même autre chose en tête que la politique ! Mais n'oubliez pas de voter quand même, inutile d'ajouter une catastrophe à une autre...