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Le journal du professeur Blequin (112) Pérégrinations estivales

Publié le 13 juillet 2020 par Legraoully @LeGraoullyOff
Le journal du professeur Blequin (112) Pérégrinations estivales

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Le journal du professeur Blequin (112) Pérégrinations estivalesSamedi 11 juillet

19h : Après avoir pris un bain de mer, j'aime boire une Guinness en terrasse ; j'ai l'habitude de m'offrir ce petit plaisir estival à La Petite Poésie, sur la Place de la Liberté. Ce soir, je ne déroge pas à la règle et, vu que l'heure est déjà bien avancée et que j'ai très faim, je commande aussi des tapas : la serveuse me demande si je veux une petite, une moyenne ou une grande planche ; comme c'est la première fois que je m'offre cette gâterie, j'en prends une moyenne. Quand elle revient, j'ai de quoi être impressionné : elle m'apporte une plaque de bois de forme ovale, grande comme deux assiettes, avec du melon, de la pastèque, des tomates cerises, des frites, de la charcuterie, du fromage et même un camembert rôti, le tout accompagné d'un seau contenant des morceaux de pain ! Si c'est ça une planche " moyenne ", je n'ose pas imaginer la taille d'une " grande " ! Devant mon regard à la limite de l'épouvante, la jeune femme me dit que si je ne finis pas, je pourrai demander un doggy bag ; mais le plus épouvantable, c'est qu'en fin de comte, je mange tout ! C'est que la natation, ça creuse ! Naturellement, après ça, on n'a plus faim...

Dimanche 12 juillet
Le journal du professeur Blequin (112) Pérégrinations estivales

17h : Je rentre une nouvelle fois d'un bain de mer, mais aujourd'hui, La Petite Poésie est fermée ; je me rabats donc sur le Offside bay, au bas de la rue de Siam. Après avoir déjà éclusé la moitié de ma pinte et profité suffisamment de la vue imprenable dont on jouit sur cette terrasse située à deux pas du pont de Recouvrance, je me décide à sortir mon carnet et a faire un petit croquis sur la pouce pour ne pas perdre la main : je prends pour point de départ un couple installé sur une table non éloignée de la mienne. Tout à coup, l'homme se lève vers moi, suivi de la femme, et je devine à leurs regards que leurs intentions ne sont guère pacifiques : de fait, ils me reprochent de ne pas leur avoir demandé la permission de les prendre pour modèle, la femme me traite de pervers et ils me menacent de me faire manger mon carnet si je m'obstine ! Dire que je suis déconcerté serait en-deçà de la vérité : voilà deux ans que je remplis des carnets de croquis, et jamais je n'avais eu à faire face à ce genre de réaction ! Tout de suite après cette engueulade, ils partent sans demander leur reste : j'efface mon dessin, qui est de toute façon inachevé. Quand j'en parle au serveur, celui-ci me dit que si ça se reproduisait, il virerait l'agresseur ; je décide néanmoins de rendre visite à mon copain Jean-Yves, lui aussi artiste, pour me remettre de mes émotions : quand je lui raconte cette anecdote, il n'en croit pas ses oreilles et passe alternativement du rire à l'indignation devant l'imbécillité sidérale de cette réaction ! Il n'empêche que ce genre de rencontre me fait presque regretter le confinement. J'ai bien dit " presque ".


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