250.
C’est peut-être un détail pour vous mais pour moi ça veut dire : beaucoup. Bon alors, 250, c’est quoi ? Une petite intuition ?
Est-ce le nombre de jours avant que les restaurants ne ré-ouvrent leurs portes ou avant que vous ne remettiez vos pieds dans des chaussures de ski ? Rien de tout cela.
250, c’est le nombre de lettres de motivation que j’ai écrites entre le 5 octobre 2020 et le 23 février 2021. En petite foulée. J’ai un sublime tableau Excel avec tout plein de formules et de couleurs qui résume tout cela et je résiste à l’envie de vous le mettre en pièce jointe. Non, je réserve ce document à Pole Emploi, ne soyez pas jaloux.
Ça en fait du Madame et du Monsieur à qui j’ai prié d’agréer l’expression de mes sincères salutations. Je ne comprends toujours pas cette phrase et pourtant je l’ai écrite 250 fois.
Hélas, je ne connais pas les formules de courtoisie qui conviennent aux algorithmes et aux robots qui me répondent dans la grande majorité de mes candidatures, il faut croire que je ne sais pas bien communiquer avec les intelligences artificielles.
Non, en réalité je préfère les vrais gens qui vous proposent un vrai rendez-vous. Quoi que.
J’ai récemment eu un entretien ; la jeune femme qui m’a convoqué et qui m’a accueilli me dit triomphalement en me souriant et sans masque : « Bonjour Sébastien ! » et me tendit sa main en espérant que je la lui serre. J’ai failli lui demander si je pouvais agréer mes salutations à son algorithme.
Ah, la recherche d’emploi, quel bonheur de tous les jours. Tiens, je vais me la jouer comme le fatigant Benjamin Biolay, je vais faire mon auto-promo, c’est chic, non ? En 2010, j’ai commencé à bloguer parce que j’avais besoin d’exprimer à quel point le fait d’être au chômage n’était pas une maladie honteuse : Stiop. Plus de 10 ans après, Ubu règne toujours en maître dans les processus de recherche d’emploi.
Et je me rends compte aujourd’hui qu’une des raisons fondamentales pour lesquelles je continue à bloguer sous une autre forme répond avant tout à ce besoin égoïste de m’oxygéner l’esprit en racontant d’autres histoires, alors, chères lectrices et chers lecteurs, je vous prie d’agréer…
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