La petite histoire est que je dois terminer le bilan de la boîte avant la fin février. Ceux qui savent, savent qu'habituellement les personnes qui ont des exercices se terminant au 31 décembre disposent d'une échéance plus tardive pour ce faire. C'est plutôt aux alentours d'avril. En fait je ne sais jamais, je retiens la date car c'est calé avec la déclaration des revenus. Donc, pour des questions de changement de régime fiscal, j'ai virtuellement liquidé l'entreprise et elle repart de plus belle. T'inquiète, tout va bien, c'est de l'administratif. Bref, je ne te cache pas que faire son bilan en même temps que plein d'autres trucs encore, ce n'est pas de la tarte.
Mais faire son bilan, franchement, ça va. Avec 6 ans d'expérience dans le domaine, j'ai pris mes automatismes et j'ai anticipé les besoins. Il y a juste une petite phase de vérifications à la fin où mon comptable (coucou !) me pose des questions pour préciser certaines dépenses, entrées d'argent, ou me dire que j'ai oublié de fournir des pièces justificatives. Donc grâce aux automatismes acquis et à mon travail presque assidu, la dernière phase est relativement légère.
Acquérir cette relative sérénité dans la façon de gérer les finances n'a pas été évidente. Surtout avec une dyscalculie. J'en ai déjà parlé il y a fort longtemps sur ce blog, et ce n'est pas un sujet que j'aime tant évoquer. Pourtant, force est de constater que c'est un des billets qui fonctionne le mieux depuis des années, montrant que d'autres personnes sont troublées par ce syndrome. Pour résumer, j'ai du mal à calculer. Je sais compter, au sens où je peux énumérer, mais le calcul m'est difficile. J'ai aussi du mal à me représenter des valeurs numériques, elles n'ont pas de sens pour moi. Pourtant, j'ai de bonnes capacités analytiques. Je me débrouille très bien avec un tableur Excel et j'arrive à réaliser de bonnes analyses dans mon boulot, pour lesquelles je suis reconnue. Aussi car, j'ai sans doute d'autres qualités qui me permettent de prendre du recul sur l'aspect quantitatif en ayant naturellement développé un point de vue qualitatif, ou qui mêle les deux.
Ma solution a été de rapidement m'équiper en bons outils, et d'être accompagnée par ceux qui savent. Tout de suite, j'ai appelé un expert-comptable, et j'ai choisi de payer la licence d'un outil de facturation et de suivi de chiffre d'affaires. Auparavant j'utilisais Sage One, et maintenant je préfère largement Silex.pro pour de multiples raisons. Il fait tout pour moi, il a des fonctions CRM (gestion client), il envoie les factures, il vérifie tout seul les paiements, il note les dépenses... Pas mal non ? Attention, c'est pas un logiciel de compta, il ne fait pas les écritures comptables par exemple. Mais ça, c'est le boulot du cabinet comptable.
Surtout, il faut poser des questions, tout le temps. Demander des études, demander des conseils, à ceux qui sont plus expérimentés et dont c'est le métier. Je suis intimement persuadée que c'est grâce à ça que j'ai pu faire certains choix et commencer à faire croître les affaires. C'est uniquement en ayant connaissance de ses options, pour faire un choix pragmatique, que l'on peut être serein. C'est ma conviction. Parce que même si cela ne fonctionne pas toujours comme on veut, au moins, on sait pourquoi on a fait ces choix, et on est bien dans ses baskets . Ne pas faire appel à un comptable parce que " il paraît que c'est cher ", est une posture que j'entends souvent, et qui me terrifie.
Maintenant je n'ai plus peur. Enfin si, j'ai toujours peur, je prends toujours des risques. Je dois dire que mon quotidien est fait de risques. La différence est je me suis équipée pour y voir clair, et que j'assume mieux. Car ne l'oublions pas, tenir une boîte c'est aussi devoir être responsable : de sa réussite, de ses échecs, et des impacts que cela peut avoir sur d'autres personnes.