Magazine Humeur

Le journal du professeur Blequin (164)

Publié le 26 juin 2021 par Legraoully @LeGraoullyOff

Dimanche 20 juin 

11h : Arrivé au bureau de vote, je suis bien étonné de voir qu’il y a la queue ! Il me semblait pourtant que ces élections locales n’intéressaient personne… Y aurait-il eu un sursaut de civisme ? Il m’est vite permis d’en douter : s’il y a la queue, c’est tout simplement parce qu’il faut voter deux fois et qu’il faut donc sans cesse régler la machine à voter sur l’un des deux scrutins… Ceux qui veulent à tout prix dénigrer le gouvernement diront que ce n’était pas très malin d’organiser les deux élections en même temps : peut-être, mais pour ma part, je préfère y voir la preuve que le recours systématique à la machine ne simplifie ni n’accélère quoi que ce soit !

Lundi 21 juin 

23h : Il y avait longtemps que ça ne m’était pas arrivé, veiller tard pour cause de colorisation. Et oui, je suis à nouveau en train de me battre avec la couleur : l’usage des encres colorées ne règle pas tous les problèmes, loin s’en faut, et comme je tiens absolument à terminer ce travail avant de me coucher, je suis en train de me bousiller la santé pour des illustrations qui n’intéresseront probablement personne… Suis-je perfectionniste, masochiste ou carrément débile mental ?

Mardi 22 juin 

14h : Toujours pas de nouvelles de la Fnac concernant mon nouveau PC. Ne pouvant pas lire les mails des gens avec qui j’ai rendez-vous cette semaine, je leur demande confirmation par sms : bien m’en a pris, deux personnes sur trois sont obligées d’annuler. J’avoue que ça m’arrange, je n’ai pas trop envie de sortir cette semaine… Internet ne me manque pas outre mesure, mais je suis bien obligé d’admettre que c’est à de petits faits comme ceux-là qu’on voit à quel point il devient difficile de s’en passer.

Mercredi 23 juin 

11h : Brève sortie pour acheter du pain. Le panneau est couvert d’affiches du PS. C’est drôle, mais cette vue me réchauffe le cœur : je sais pourtant ce que vaut le parti socialiste, mais rien à faire, voir le rouge de leurs affiches me fait du bien et je considère les élus socialistes du Finistère comme mes copains, en dépit de toutes les réserves que je peux avoir sur le plan strictement politique. Si le cerveau contrôlait tout, on le saurait…

17h : Seconde sortie, cette fois pour aller au cours du soir. Les affiches électorales ont été remplacées par des affiches de spectacles : l’une annonce un concert de Yann Tiersen à La Carène, l’autre le passage du « Plus grand cabaret du monde » de Patrick Sébastien à l’Arena. Ces affiches me font encore plus plaisir que celles du PS : elles sont autant de signes que la vie, la vraie, reprend ses droits. Du moins, je l’espère… Le spectacle de Sébastien est prévu pour le mois de décembre : s’il peut effectivement avoir lieu, j’y verrai une belle revanche sur tous ces mois de privations ! Mais pas au point d’acheter un billet : il ne faut pas trop m’en demander non plus !

Jeudi 24 juin

11h : Mes réserves commencent à être taries, il est grand temps que j’aille faire des courses. Dans le bus, je constate que le traditionnel bouton destiné à avertir que l’on demande l’arrêt est remplacé par un système « sans contact » : je n’ai pas l’occasion de l’essayer car une autre passagère l’actionne avant moi, mais je suis sceptique concernant l’utilité d’un tel procédé. En quoi est-ce un progrès par rapport au système antérieur ? Le paiement par carte sans contact, je ne dis pas, ça évite de taper son code confidentiel, mais pour demander l’arrêt du bus, tout de même ! Cherche-t-on à éviter que les passagers de transmettent de vilains microbes à force d’être trente à appuyer chaque jour sur le même bouton ? Ou est-ce juste pour le plaisir de faire comme dans les films de science-fiction ? Dans les deux cas, c’est puéril et on est en droit de trouver que l’argent de l’usager est mal employé… A force d’imposer du « sans contact » partout, on finira par faire l’amour par hologrammes interposés !

15h : J’ai pu récupérer mon nouveau PC à la Fnac : apparemment, il était arrivé le 22 comme on me l’avait promis, je m’étonne donc de ne pas avoir été prévenu. J’arrive à le faire fonctionner sans trop de problèmes, je consulte mes mails… Et je constate qu’ils m’avaient annoncé l’arrivée de ma commande par mail ! Je leur avais pourtant bien dit que je désirais être prévenu par SMS pour la bonne raison que je n’étais plus en mesure de consulter mes mails, faute d’ordinateur opérationnel sous la main ! Mais dans quel monde vivent-ils  ?

Vendredi 25 juin 

11h : Malgré l’averse, je sors faire mon marché. Je n’y vois personne distribuer des tracts électoraux : l’engagement politique semble soluble dans l’eau de pluie ! La météo semble aussi avoir fait reculer un certain nombre de clients car je n’ai pas à faire la queue longtemps aux différents stands que je fréquente. Je ne porte pas de masque, je ne le fais que si on m’en donne expressément l’ordre, ce qui n’est pas le cas, il n’y a même pas de panneau indiquant qu’il est obligatoire. Mais je dois bien être le seul, tous les autres clients étant masqués : soit c’est encore obligatoire, ce qui est absurde car on est en plein air, soit ça ne l’est plus et alors les gens persistent à avoir peur, ce qui est encore pire… Quand je rentre, je relève mon courrier : il n’y a que les enveloppes électorales, ce qui me permet de découvrir que le RN s’est qualifié pour le second tour des régionales… Putain, en Bretagne ! Je n’ose pas imaginer ce qui se passe dans les autres régions… Je suis très fatigué de vivre, en ce moment.


Retour à La Une de Logo Paperblog

Magazine