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Le journal du professeur Blequin (168)

Publié le 24 juillet 2021 par Legraoully @LeGraoullyOff

Le journal du professeur Blequin (168)Dimanche 18 juillet

11h : Retour à la plage de Sainte-Anne-du-Portzic ; pas grand’ chose à signaler si ce n’est un gros con qui crie haut et fort qu’il n’aime pas les Anglais… Des rencontres de ce type vous rendraient presque nostalgique du confinement ! Beaucoup de gens me demandent comment j’arrive à rester une heure et demie dans la mer, qui est plutôt fraîche en Bretagne quelle que soit la saison ; la réponse est simple : plus longtemps je suis dans l’eau, moins longtemps je suis aux côtés des abrutis qui encombrent la plage… 

Le journal du professeur Blequin (168)

15h : Déjà sur le chemin du retour après un bon bain de mer. Au niveau de la porte de Plouzané, la conductrice du bus crie : « Tout le monde dehors » ! Ses explications plutôt fumeuses me laissent comprendre qu’elle est obligée de changer de véhicule, je ne sais plus pour quelle raison… Toujours est-il que je trouve l’injonction pour le moins cavalière et je me demande pourquoi les transports en commun se permettent de traiter ainsi leurs usagers : je préfère encore quand ils sont en grève, là au moins, je les comprends ! Je décide de poursuivre mon trajet en tram, ce qui me donne un prétexte pour descendre à la terrasse d’un café du bas de la rue de Siam : l’occasion fait le larron !

17h30 : Me voici pour de bon sur la route du retour à Lambézellec. Dans le bus, un type essaie de me vendre des peintures : d’habitude, ce genre de gars en boubou vend plutôt du faux artisanat africain ou des chapeaux fantaisie… Cette technique de vente sent fort l’arnaque à la petite semelle et, de toute façon, ça ne rend pas plus intéressantes les croutes qu’il essaie de me fourguer : je l’éconduis poliment pour ne pas passer pour un raciste – car oui, il est noir, mais c’est un détail.

Le journal du professeur Blequin (168)
Lundi 19 juillet

14h : Après un quatrième bain de mer, je me rhabille et je suis à la limite de me brûler la plante de mes pieds nus sur le sable chauffé par le soleil. Cette expérience est plutôt rare, en Finistère ! Conséquence inattendue du réchauffement climatique : pourrons-nous toujours marcher pieds nus dans une futur proche ? Yannick Noah en frémit déjà…

Le journal du professeur Blequin (168)
Un personnage de cartoon qui m’a marqué : la sorcière Hazel devenue belle dans « Broom-Stick Bunny ».

16h : En rentrant, j’ai demandé dans une pharmacie de mon quartier si je pourrai y passer un test antigénique la veille de mon départ. La réponse étant positive, je me sens pousser des ailes quand je réintègre mon appartement : j’ai l’idée de faire une virée vendredi prochain avec, entre autres, une séance de cinéma pour voir Space Jam 2 – je sais que ce n’est sûrement pas le film du siècle, mais je reste fan des cartoons de la Warner. Mais quand je me renseigne, je dois vite déchanter : je découvre que le film ne sera projeté dans aucune salle brestoise ! Je me demande pourquoi et j’émets une hypothèse : est-ce que la production ne préférerait pas avoir recours aux service de streaming comme Netflix pour distribuer le film ? Si tel est le cas, cela confirme une évolution de la société qui me déplait énormément…

Le journal du professeur Blequin (168)
Mardi 20 juillet

12h : A peine dans l’eau, j’entends un jeune gland réciter la fameuse réplique finale de Depardieu dans Les Valseuses : ça m’irrite prodigieusement ! Premièrement, je suis allergique au champ lexical de la détente depuis mes années de collège où, quand je me plaignais d’être harcelé, au lieu de m’aider, on m’exhortait à me « relaxer » – j’ai les dents qui grincent rien qu’à écrire ce mot ! Deuxièmement, j’ai toujours trouvé cette tirade d’une grande bêtise, surtout dans la bouche de ce gros con de Depardieu dont elle résume trop bien l’égoïsme… Une raison supplémentaire pour rester dans l’eau et ne pas me frotter à tous ces crétins !

Mercredi 21 juillet

Le journal du professeur Blequin (168)

15h : La routine commence à s’installer. Après un autre bain de mer, je prends le risque de m’installer à la terrasse d’un café : on ne m’y demande pas de pass sanitaire, j’imagine que ce n’est obligatoire que pour entrer dans le bâtiment, ce dont je me fiche en cette saison… Les anti-vaccins ont beau crier au fascisme, je ne peux pas dire que ces mesures me gênent trop pour l’instant !

Jeudi 22 juillet 

Le journal du professeur Blequin (168)
18h : Retour au bercail. J’ai cassé la routine en allant déjeuner chez une amie, ce qui m’a fait arriver à la plage plus tard que de coutume, je n’ai donc pas échappé à la foule. On annonce une météo plus mitigée pour ce week-end : je ne m’en plaindrai pas, je commence à me lasser et la chaleur devient assommante…

Vendredi 23 juillet 

10h30 : Je fais mon marché par un temps orageux : un rafraîchissement bienvenu pour l’atmosphère ! Une fois rentré, je renonce finalement à sortir en ville : au diable la séance de cinéma et les concerts, j’en profite pour me reposer un peu.

17h : Je commence à m’ennuyer : pour m’occuper, je décide de travailler à la mise en forme d’un article que je ne devais entreprendre qu’à la rentrée. Ce sera toujours ça de moins à faire… Ce genre de travail ne me demande pas trop d’efforts car l’article en question est basé sur mon intervention lors du dernier colloque auquel j’ai contribué, et comme je suis incapable d’improviser, tout est déjà rédigé et balisé, je n’ai pour ainsi dire qu’à insérer les citations qui figuraient sur mon diaporama… Il n’empêche que j’ai hâte de partir en vacances : si tout va bien, je rejoins mes parents en Sarthe jeudi prochain. Que le mois d’août soit ensoleillé ou pas, je m’en fiche, j’ai trop besoin de cette coupure…


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