Par Marie-Anne Keppers dans Âme dévoilée le
Les gens ont des seuils de tolérance à la douleur remarquablement différentes. On pensait que chacun ou presque, serait capable de sentir la différence entre des lumières très fortes et de faibles rayonnements dans les yeux. Mais la douleur pour certains ne valait presque rien et pour d'autres beaucoup. Cela montre que non seulement la douleur a une composante subjective, mais aussi que la façon dont nous évaluons la douleur est totalement personnelle. Il n'y a pas de voie universelle qui va du stimulus à la réaction. On peut se sentir profondément traumatisé par une expérience que quelqu'un d'autre aurait à peine remarquée. Si vous mettez accidentellement la main sur un poêle chaud, votre corps réagit instantanément. Mais à cet instant votre cerveau évalue réellement la douleur et lui donne l'intensité que vous percevez comme objectivement réelle. Et, parce qu'ils ne renoncent pas au contrôle qu'ils ont sur elle, les gens se perdent dans leur douleur.
Un lien direct entre une cause (mort d'un être cher) et l'effet (la dépression). Mais, en fait, la voie qui va de la cause à l'effet n'est pas une ligne droite ; la personne entière entre en ligne de compte, riche de facteurs hérités du passé. C'est comme si la douleur entrait dans une boîte noire avant que nous ne la ressentions et que, dans cette boîte, elle était associée à tout ce que nous sommes - toute l'histoire de nos émotions, de nos souvenirs, de nos croyances et de nos espérances. Si vous êtes conscient de vous-même, la boîte noire n'est pas trop hermétique ni cachée. Vous savez que vous pouvez atteindre tout son contenu. Mais quand nous souffrons, nous nous victimisons. En vérité, la souffrance persiste que dans la mesure où nous nous permettons de nous perdre dans sa création.