En occident, les émotions ont longtemps été considérés avec crainte et défiance.
Chez les Grecs : ils se méfiaient des émotions qui perturbaient l'ordre social, notamment l'orgueil. La démesure de la fierté et de la confiance en soi. La tristesse leur apparaissait aussi être une émotion problématique, parce qu'elle désengageait l'individu de son rôle de citoyen.
Tout change au 19e siècle, avec Darwin, qui montre que les émotions sont au départ un phénomène biologique adaptatif, qui se retrouve, à l'état embryonnaire, dans les espèces animales les plus simples, et devient de plus en plus élaboré à mesure que le cerveau se complexifie. Il naturalise les émotions.
Aujourd'hui, nous avons la chance de vivre une époque où l'on étudie les émotions de manière scientifique.
Des émotions douloureuses qui échappent au contrôle de la personne. Il s'agit principalement des émotions de peur qui colorent les maladies de l'anxiété, ainsi que des émotions de tristesse et de honte excessives qui se dérèglent à la hausse dans la dépression.
Paradoxalement, les grands colériques consultent peu un thérapeute. La société a une trop grande tolérance vis-à-vis de la colère. Jusqu'à présent, les gens consultaient peu pour des déficits d'émotions agréables. Les professionnels savent qu'après avoir soulagé les excès d'émotions négatives des patients, ils doivent vérifier que ceux-ci sont capables d'accueillir, de susciter, de cultiver, ce qu'on appelle les émotions positives.
Du reste, il existe aujourd'hui un grand débat sur la terminologie positif-négatif, qui induit un jugement de valeur : on a le sentiment que les émotions positives n'ont que des avantages et les négatives que des inconvénients, ce qui est bien sûr trop simple. On s'efforce de plutôt utiliser les termes émotion agréable ou émotion désagréable.