La paix avec les mauvais souvenirs

Si l'énergie augmentait progressivement, l'estime de soi reste défaillante (ex : les autres sont meilleurs que moi, je ne vaux rien), notamment dans le domaine personnel... être un enfant serein, souriant, sociable, sportif, apprécié. Qu'est-ce qui a provoqué cette faille, ce sentiment de dévalorisation ?

Cette cascade de pensées (je ne vaux rien) prend sa source dans le harcèlement moral des autres que l'on vit. Un souvenir lointain, où l'on a la gorge nouée et des images flash qui surgissent. Pour des raisons complexes, une personne que l'on estimais, que l'on trouvais brillante sur le plan intellectuel et avec qui tout s'était bien passé durant un temps nous a soudainement ignoré, tournant les talons dès qu'elle nous voit, ne nous adresse plus la parole, nous jetant des regards haineux et nous maudissant auprès des autres. On devient sa bête noire... Une incompréhension totale, une grande et profonde tristesse nous gagne progressivement, son indifférence a fini par nous convaincre, effectivement, que nous ne valons pas grand-chose.

Finalement, cet épisode de harcèlement moral est un souvenir non digéré traumatique, donc pouvant être retraité en EMDR. L'image qui nous vient est précise comme une photo : dans un lieu, la personne mâchoire serrée, tapant du poing sur la table. Cette pensée négative associée est le fameux (je ne vaux rien). On ressent alors une profonde tristesse avec l'envie de pleurer et la gorge serrée. Les pleurs arrivent en effet très rapidement, mais les mouvements des yeux fixant la baguette animée par le thérapeuthe a produit un réel soulagement, un apaisement nouveau. Il aura fallu trois séances d'une heure pour que l'image de départ devienne floue, qu'une nouvelle pensée (j'ai de la valeur) devienne crédible aux yeux, et que la tristesse disparaisse.

Un processus que l'on vit pour la première fois de l'intérieur, dans le corps. On peut observer des résultats très positifs chez les personnes pour lesquels les thérapeute emploient cette méthode et pour la première fois, on ressent du soulagement, une légèreté dont ils parlent. On retrouve sa joie de vivre et ce changement rapide est en fait assez déroutant mais tellement agréable à ressentir. Rien de miraculeux pour autant car, lors de ces trois séances, on connaît des moments très douloureux, des réactions émotionnelles fortes, passant notamment par une immense tristesse et une grande colère. Ce travail n'est pas facile et il faut accepter de se confronter à sa vulnérabilité pour l'entreprendre.