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L'homme est fait de bois courbe

Publié le 21 mars 2022 par Marie-Anne Keppers

Par Marie-Anne Keppers dans Philosopher le

L'homme est fait de bois courbe

L'homme est fait de bois courbe

Lorsque Kant situe la beauté de la morale dans notre effort pour nous arracher à nos penchants naturels égoïstes, il défini la culture comme attachement à notre nature... méchante, individualiste. De même, lorsqu'il voit dans la discipline, c'est-à-dire dans le refus de notre spontanéité naturelle, le premier moment nécessaire de la culture - l'instruction ne venant qu'ensuite, il définit encore la culture comme exigeant d'abord le refus de notre nature. La beauté de la culture n'est plus alors de prolonger notre nature mais de la combattre, de s'y opposer.

L'homme est fait de bois courbe " L'homme est un animal qui a besoin d'un maître. Car il abuse à coup sûr de sa liberté à l'égard de ses semblables ; et quoique en tant que créature raisonnable il souhaite une loi qui pose les limites de la liberté de tous, son inclination animale égoïste l'entraîne cependant à faire exception pour lui-même quand il le peut. Il lui faut donc un maître pour briser sa volonté particulière, et le forcer à obéir à une volonté universelle valable : par là chacun peut être libre. Mais où prendra-il ce maître ? Nulle part ailleurs que dans l'espèce humaine. Or ce sera lui aussi un animal qui a besoin d'un maître. Or le chef suprême doit être juste en lui-même et pourtant être un homme. Cette tâche est donc bien la plus difficile de toutes et même sa solution parfaite est impossible : dans un bois aussi courbe que celui dont est fait l'homme, on ne peut rien tailler de tout à fait droit. ", Emmanuel Kant


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