Elles sont cinq. Deux trentenaires qui se tiennent par la main, une quadra aux épais cheveux noirs et au menton sévère, une quinqua bavarde comme une pie et une sexagénaire à la recherche de ses madeleines perdues. Elles ont quitté la ville, son agitation, son bruit et sa pollution le temps d’une parenthèse à la campagne. Pour se "resourcer", disent-elles. Et de baguenauder par les chemins creux aux talus couverts de narcisses sauvages et de primevères, les prairies où les moutons dessinent dans la rosée des arabesques ésotériques et les bois de chênes et de châtaigniers qu’elles enlacent longuement pour s’imprégner de leur vigueur et de leur puissance. En un mot, pour retrouver la nature.
Mais elles sont la nature. Lorsqu’elles mangent, lorsqu’elles boivent, lorsqu’elles baisent, elles vivent ! Et en plus, elles rient.